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sacré cœur - Page 2

  • Le manteau de saint Martin ou le Cœur de Dieu donné en partage

    Adoration ihs SC Saint Martin.jpg         « Comment faire pour que les urbains se sentent concernés par la question de la campagne ?* ». Commencer l’Adoration Saint Martin en ville pour la faire rayonner dans les campagnes.

             En ville, j’ai été touchée par les sdf, par la dignité humaine mise au ban de la société.

    Les pauvres, ces étrangers, rendus étrangers par leur extrême misère sociale, se voient en rupture d’avec les autres, dangereusement isolés. Les sdf sont les premiers étrangers et pauvres à avoir besoin de la reconnaissance de leur dignité, de l’espace sacré qui est en eux et qui les garde profondément ancrés dans l’humanité.

             Quand saint Martin descend de son cheval et donne la moitié de son manteau au déshérité à la porte d’Amiens, Martin donne son amour à cette personne interdite de cité, déchue de la ville ou venant de la campagne pour y trouver de quoi subsister, y faire l’aumône. Chaque sdf est un étranger, un campagnard dans la ville, un déchu de civilité, un paysan, un païen urbain, un rejeté de la cité, un citoyen d’outre zone. Il n’a plus son mot à dire ni sur lui-même, ni sur la société qui l’a laissé se perdre, a encouragé, même par omission, la violation de sa personne jusqu’à une forme d’anéantissement. C’est la néantisation de l’homme, la négation de son humanité dont est coupable notre système anthropologique malade qui réduit l’homme à l’homo economicus, au matérialisme, à l’instrumentalisation des « couches hautes » de la personne humaine.  

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             La charité de saint Martin ne fait pas que préserver du froid un homme, en cet hiver de l’an 353-354. Elle lui fait revêtir son humanité, sa dignité de personne en créant un lien fort et symbolique : la moitié de la chape que porte Martin est sur les épaules du miséreux. C’est le sens même du symbole : deux moitiés d’un même objet, qui, se retrouvant s’assemblent et font se reconnaître comme les deux parties d’un seul et même objet. La chape de saint Martin devient le symbole de l’unité, de l’union par excellence. Cette chape rouge de la charité est la pièce de tissu unique de la communion. « Un cor unum et anima una ». « Un seul cœur et une seule âme », voilà ce que dit le geste de saint Martin, qui n’est pas encore baptisé ce jour-là, recouvrant les épaules du pauvre de la moitié de son manteau. Martin transmet l’amour du Christ au pauvre, il le partage.

             C’est bien le Cœur de Dieu qui est donné-là en partage. C’est bien un geste de communion d’amour. Un geste eucharistique. Il partage le Cœur du Christ quand il pose sa chape sur les épaules du malheureux. Il donne un aperçu de l’amour eucharistique de Jésus : ce manteau partagé, c’est comme le pain rompu puis distribué. Le Cœur du Christ étant compris dans la sainte Eucharistie, enceint en elle… ce Cœur rayonne dans la blancheur de l’hostie consacrée… le Cœur de Dieu est dans le Corps du Christ sur l’autel…


    saint martin, miséricorde divine, adoration saint martin, eucharistie, sacré cœur, sacré coeur, christianisme, foi, la france         Martin revêt le corps du pauvre du Corps du Christ quand il le vêt du manteau partagé. Le geste de Martin est eucharistique. La porte d’Amiens, au ban de la ville, et déjà seuil de la campagne, devient un lieu consacré comme un autel par le geste eucharistique de Martin descendant de son destrier et jetant la moitié de sa chape sur les épaules du démuni. C’est le sacre du misérable. Une onction d’amour sur un corps banni, et en son âme. Par ce geste, Martin devient prêtre. Le corps du malheureux est à la fois autel et sur l’autel. Son corps et son âme sont rendus sacrés par le geste rempli de l’Esprit de Jésus dont Martin est agi. À la porte d’Amiens, au ban de la cité, au seuil de la campagne, ce lieu où la rencontre de Martin et du misérable se déploie devient (con)sacré par ce geste rempli de l’onction divine, de la Miséricorde.
     

             Toute la personne du misérable est ainsi revêtue du Cœur et du Corps du Christ. « Un cor unum et anima una ». Un seul corps et une seule âme en Jésus, communion de deux êtres en l’amour du Christ. 

             Ainsi, le lieu de l’action où se donne en partage le Cœur et le Corps de Dieu fait homme en Jésus, par Martin, ni ville ni campagne, plus ville, pas encore campagne, no man’s land, cette banlieue est aussi consacrée par l’onction divine contenue dans l’acte eucharistique du partage et du don de le moitié de son manteau de Martin. 

             Le cheval, un genou à terre, incline sa tête devant la scène.

     

    Jehanne Sandrine du SC & de la SE.jpg

     

     

     

    Jehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharistie

    14-21 février 2016

     

     

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    Adoration Saint Martin

            

    * Question posée par Michel Corajoud, paysagiste à Paris, dans le documentaire de Dominique Marchais, Le temps des grâces.

     

    Images
    La Charité de saint Martin.
    Manuscrit France du Nord, 1280-1290 - Bibliothèque Nationale  
    Charité de saint Martin. Église Saint-Martin de Donzenac. Limousin. 

     

     

     

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  • Une forme de résistance certaine : le Congrès Eucharistique International, depuis 1881

    Retrouvez cet article sur la page enrichie consacrée à
    saint Pierre-Julien Eymard,
    Apôtre de l'Eucharistie, un saint pour notre temps

     

    Émilie-Marie Tamisier.jpg

     

    À LA MESSE DE CONSÉCRATION DE LA FRANCE
    AU SACRÉ CŒUR À PARAY-LE-MONIAL,

    EN 1873, ÉMILIE TAMISIER
    DÉCOUVRE SA MISSION :
    SE CONSACRER AU SALUT DE LA SOCIÉTÉ
    PAR LE BIAIS DE L’EUCHARISTIE

     

    LogoChapStSacrement CorpusChristi.jpg         Voici ce que le biographe de saint Pierre-Julien Eymard, le Père André Guitton, sss — qui, depuis plus de 40 ans, vit tout contre le gisant du saint, Chapelle Corpus Christi, au 23 avenue de Friedland, Paris 8ème, et qui fut le Provincial de la Congrégation du Saint Sacrement nous a communiqué lors de notre dernière rencontre à la Fraternité Eucharistique. Le 51ème Congrès Eucharistique International se tient à Cebu (Philippines), du 24 au 31 janvier 2016, sur le thème : « Le Christ parmi vous, l’espérance de la gloire » (Col 1,27). Voici l’histoire fort intéressante des Congrès Eucharistiques Internationaux, nés en plein anticléricalisme en 1881. Une forme de résistance certaine…

    P-J. Eymard Portrait 1.jpg

    Par le Père Vittore Boccardi, sss, secrétaire du Comité pontifical des congrès eucharistiques.

     

             À l'occasion de ce Congrès Eucharistique International, nous organisons une heure d’adoration à la Chapelle Corpus Christi - 23 avenue de Friedland, Paris 8 (M° Charles de Gaulle Étoile / Georges V) - le jeudi 28 janvier, après la messe de 18h30, jusqu’à 20h. (Voir l’événement Facebook).
    Tout contre la châsse du Père Eymard…

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    HISTOIRE ET SPIRITUALITÉ DES CONGRÈS EUCHARISTIQUES MONDIAUX

             Le 51e Congrès eucharistique international aura lieu à Cebu, aux Philippines, du 24 au 31 janvier prochain. Le choix des Philippines avait été annoncé par le pape Benoît XVI dans son message transmis durant la messe de clôture du congrès de Dublin (17 juin 2012) : « Je voudrais vous inviter à vous joindre à moi pour invoquer la bénédiction de Dieu sur le prochain Congrès eucharistique international, qui se déroulera en 2016 dans la ville de Cebu ! J’adresse au peuple philippin mes vœux chaleureux, l’assurance de ma proximité dans la prière. »

    Les congrès eucharistiques internationaux

    St P-J Eymard Adoration Eucharistique.jpg         On pourrait croire que les Congrès Eucharistiques Internationaux sont des reliques du passé désormais difficiles à insérer dans le monde d’aujourd’hui. Comme de vieux parements de sacristie autrefois brillant d’or et aujourd’hui défraîchis, ils rappellent à beaucoup une époque : celle des manifestations populaires, fin XIXe début XXe siècle, organisées pour célébrer la royauté du Christ dans les plus grandes capitales du monde, les interminables processions auxquelles assistaient des centaines de milliers de fidèles, les gestes de culte rassemblant des masses d’adorateurs pour rendre des hommages de foi, d’amour et de réparation à Jésus Christ, Dieu caché sous les voiles du Sacrement, « profané par les impies, ignoré par les pouvoirs publics ».

             Que les congrès eucharistiques viennent du passé, cela est un fait. En effet, leur apparition date de la seconde moitié du XIXe siècle ; à l’époque des mouvements populaires, de la démocratie représentative et de la presse, les catholiques de France se servirent des congrès comme nouveau moyen pour rendre compte publiquement – dans une perspective internationale – de la vaste activité liée à la dévotion eucharistique. Malgré un environnement culturel où « le catholicisme intransigeant » de France connaissait sa forme la plus rigide, voyant la piété eucharistique comme un moyen pour reconstruire la société chrétienne démolie par la Révolution française, ces congrès devinrent immédiatement des laboratoires de réflexion et une caisse de résonnance pour proclamer, dans l’espace social, la vitalité de la foi et de l’Eglise.

    Émilie-Marie Tamisier.jpg         On doit le lancement de ces congrès eucharistiques au profil spirituel et singulier de mademoiselle Émilie Tamisier (1843-1910). Emilie avait une vie intérieure inquiète, tourmentée, et avait pour maîtres deux grands saints. Après Pierre-Julien Eymard (le fondateur des Religieux du Saint-Sacrement, 1811-1868) chez qui elle absorba cette exigence de recourir à l’Eucharistie pour favoriser la reconstruction de la société, Antoine Chevrier (1826-1879) l’entraînera dans la patiente recherche de sa vocation. Et en 1873, alors qu’elle assistait à la messe de consécration de la France au Sacré Cœur à Paray-le-Monial, elle découvre sa mission : « se consacrer au salut de la société par le biais de l’eucharistie ».

             Un vaste réseau de relations ecclésiastiques commence alors à se tisser lentement, donnant lieu au premier des congrès, célébré à Lille en 1881, dans le Pas-de-Calais, au nord de la France. Mais en quelques années, le petit grain semé s’est mis à pousser et a fini par se transformer en un mouvement mondial capable d’atteindre – en passant par les capitales européennes – les plus grandes villes de tous les continents : Montréal (1910), Chicago (1926), Sidney (1928), Buenos Aires (1934), Manille (1937), Rio de Janeiro (1955). Faisant résonner la voix de tous ceux qui ont fait l’histoire de l’Eglise au siècle dernier, et mettant sous les feux des projecteurs des aspirations religieuses, des nouveautés liturgiques et d’urgentes questions sociales.

             Ainsi, chemin faisant, le mouvement des congrès eucharistiques a façonné sa nouvelle identité, intégrant progressivement les acquisitions du mouvement liturgique, en se mettant au service de l’Eglise universelle, s’ouvrant aux horizons les plus vastes de la mission et mûrissant – grâce aux apports des mouvements biblique, patristique et théologique – une compréhension plus complète de l’eucharistie. A la veille du concile Vatican II, au 37e Congrès eucharistique international, qui a eu lieu à Munich, en Bavière, à l’été 1960, les vieilles raisons qui avaient motivé ces congrès furent surmontées. On commençait à voir ces grandes réunions internationales comme une statio orbis, un temps d’arrêt pendant lequel le peuple de Dieu pèlerin sur terre se réunissait pour célébrer l’eucharistie et construire une communion ecclésiale. Le mouvement eucharistique, ainsi déclenché au niveau mondial, a évolué au fil de l’histoire et, avec d’autres mouvements ayant marqué le XXe siècle, a aidé à donner à l’Église sortie de Vatican II un nouveau visage, en la ramenant à sa source eucharistique.

    Un congrès en Orient

             Le rendez-vous de Cebu est particulièrement important sous divers profils : tout d’abord sous un profil, disons, géographique, puis historique et missionnaire, et enfin lié à l’évangélisation moderne de l’Asie proprement dite.

             Le profil géographique est lié directement au choix de la ville appelée à accueillir le congrès. A près de 11 000 km de l’Italie, Cebu se trouve en quelque sorte en plein cœur de l’Asie orientale, à un peu plus de deux heures d’avion de Hong Kong, Taïwan, du Vietnam, et relativement près de la Corée du Sud, du Japon, de l’Inde et de l’Australie. A Cebu, pour le 51e Congrès eucharistique international, pourront venir tous ces chrétiens qui, à cause des distances et des coûts prohibitifs, sont souvent exclus des grands événements internationaux.

             C’est là, à Cebu, au centre de l’archipel philippin, que l’explorateur Fernand de Magellan a débarqué en 1521. Selon un récit de Pigafetta, Magellan fut accueilli chaleureusement par le roi indigène Humabon qui, un peu plus tard, se convertira au christianisme, avec la reine Juana et 400 de ses sujets. Pour commémorer l’événement Magellan fit don à Juana d’une statuette de l’Enfant Jésus (Santo Niño) et dressa une croix sur les lieux mêmes de la conversion. La fête du Santo Niño tombe le troisième dimanche de janvier. Elle est encore aujourd’hui, pour tous les catholiques philippins, une des fêtes religieuses les plus importantes.

             D’un point de vue historique et missionnaire, le choix des Philippines – seul pays d’Asie à majorité catholique – constitue un défi important pour l’Eglise de cet énorme continent.

             Naturellement, l’Évangile s’était déjà répandu sur le continent bien avant l’arrivée des Espagnols, il y a près de 500 ans. Disons même que tout a commencé au fin fond de l’ouest de l’Asie, à Jérusalem, où Jésus souffla l’Esprit Saint sur ses disciples et les envoya jusqu’aux extrémités de la terre. C’est d’ailleurs pourquoi, en 1998, l’assemblée spéciale pour l’Asie du synode des évêques avait dit que l’histoire de l’Église en Asie était aussi ancienne que l’Eglise primitive. En effet, c’est sur le sol de cet immense continent qu’est née la toute première communauté à avoir reçu et entendu l’annonce évangélique du salut. Les apôtres, obéissant aux ordres du Seigneur, y prêchèrent la Parole et implantèrent les premières Églises.

             Après les apôtres, l’évangélisation de l’Asie est passée aux mains des missionnaires syriens qui fondèrent des sièges épiscopaux au cœur du continent et en Mongolie. A partir du XIIIe siècle, ce sont les franciscains qui ont pris la relève, puis à partir du XVIe siècle, les jésuites. Au XIXe siècle, un grand nombre de congrégations religieuses se sont lancées à leur tour et, sans réserve, ont contribué à l’édification des Eglises locales, évangélisant et développant toute une série d’activités formatrices et caritatives.

             Mais tous ces efforts se sont révélés insuffisants pour acculturer la Bonne Nouvelle, si bien que pour les peuples du continent – mystère de l’histoire du salut ! – le Sauveur du monde, né en Asie, reste encore largement méconnu. À l’exception des Philippines, le christianisme forme aujourd’hui, en Asie, « un petit reste », une minorité néanmoins vive et généreuse.

             Selon les dernières statistiques de l’Annuaire du Vatican, l’Asie compte 134 millions de catholiques, soit 3 % des habitants du continent, mais 11 % des catholiques du monde. Le pape, à ses derniers voyages, est allé dans les pays où le nombre de catholiques est supérieur à la moyenne, mais le catholicisme croît aussi ailleurs, surtout en Chine, en Inde et au Vietnam. Au Vietnam, la croissance est exponentielle : de 1,9 million de catholiques en 1975 à 6,8 millions aujourd’hui.

             Par conséquent, le troisième profil du Congrès de Cebu est lié à l’évangélisation moderne de l’Asie. Au-delà des chiffres, relativement bas, l’Eglise en Asie incarne le défi à vivre et imaginer le christianisme sous des formes historiques autres que celles auxquelles nous sommes habitués en Occident. Car l’Asie n’a jamais vécu les dynamiques – également politiques – héritées de l’empire de Constantin ou de Charlemagne. En Asie, aucun pays n’a jamais vécu lui-même comme une societas cristiana.

             L’Église d’Asie s’inscrit dans un contexte social fait de périphéries et de frontières, de fortes tensions et de conflits de nature religieuse, politique et sociale. Ces quarante dernières années, le continent a cherché à forger sa propre identité en payant souvent le prix d’un esprit nationaliste agité de sentiments anti-occidentaux. La mondialisation a entraîné un processus de modernisation et de changements rapide. Et elle s’accompagne souvent de phénomènes de sécularisation tandis que des agglomérations urbaines entières, minées par la criminalité, l’exploitation des plus faibles, les luttes, ne cessent de créer des situations d’urgence.

             D’autre part, la diversité des nombreuses cultures et identités nationales du continent issues d’une multiplicité de grandes traditions religieuses sont aujourd’hui, plus qu’hier, à l’origine de tensions et conflits cyniquement instrumentalisés.

             Mais le fait que l’on continue à associer l’Église catholique à l’Occident, parce qu’elle dépend de règles, de financements et d’autorités occidentales, constitue encore aujourd’hui le plus sérieux des obstacles à la mission, créant des difficultés à la grande majorité des asiatiques. L’Église est souvent perçue comme un corps étranger, détaché de la structure religieuse et culturelle du continent.

             Les Philippines, dans ce panorama, représentent la seule vraie exception. Dans l’archipel, qui s’étend dans le Pacifique, la religion chrétienne apportée par les Espagnols s’est greffée sur les cultures et religions traditionnelles, obtenant un résultat qu’aucun autre pays d’Asie n’a connu. Dans ce contexte, on comprend pourquoi, sur une population qui dépasse les 100 millions, les catholiques dépassent les 80 %, et le nombre annuel des baptisés est plus élevé qu’en Italie, France, Espagne et Pologne mises ensemble.

             Le pape François s’est rendu compte de tout cela et, au cours de ses voyages, d’abord en Corée (13-18 août 2014), puis au Sri Lanka et aux Philippines (12-19 janvier 2015), il a pu le souligner, faisant valoir le défi que représentait l’évangélisation sur ce continent.

    Le 51e Congrès eucharistique

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             Cebu est appelée « berceau du christianisme » et « reine du Sud ». C’est aussi la première ville fondée aux Philippines par les Espagnols qui, le 1er janvier 1571, rebaptisèrent le village royal de Sugbu (= Cebu, en langue locale) en « Villa del Santo Niño », le plaçant sous la protection de l’Enfant Jésus. Cinq siècles d’interaction entre la culture locale et le message chrétien ont porté à cette harmonieuse fusion que l’on appelle aujourd’hui « culture chrétienne philippine ». Les chrétiens qui arrivent à Cebu de tous les coins du monde se trouvent chez eux, au milieu de personnes qui partagent les mêmes aspirations et la même espérance qu’eux !

             La petite communauté chrétienne de Sugbu, sous la protection du Santo Niño, est devenue la deuxième concentration métropolitaine de l’archipel et un archidiocèse florissant de presque 5 millions de personnes, pratiquement toutes catholiques, avec un clergé actif et vaillant, des religieux (hommes et femmes) très actifs, et un nombre encourageant de séminaristes. Foi grandissante et vie chrétienne florissante furent une constante dans l’Eglise locale, et ça l’est encore aujourd’hui. Il suffit de penser à toutes les institutions et organisations catholiques, à tous les mouvements laïques prospères – sous la conduite de l’archevêque Mgr Palma – entre la hiérarchie et le clergé tant diocésain que religieux ; au gros travail d’évangélisation des prêtres et des agents pastoraux ; à ce profond sens ecclésial et religieux qui habite les gens.

             D’autre part, l’architecture religieuse laissée par l’Espagne, les interminables plages de sable blanc, bordées de palmiers qui donnent à la ville une atmosphère paradisiaque, la croissance de l’industrie touristique et hôtelière, font de cet endroit une destination du tourisme international.

             Le Congrès de Cebu n’est pas le premier congrès eucharistique international célébré aux Philippins. En 1937, Manille accueillit le 33e Congrès, le premier célébré en Asie. Ce congrès, qui connut un succès émouvant, fut sans aucun doute l’événement international le plus important jamais célébré jusqu’ici dans ce pays. Le 51e Congrès, célébré en ce mois de janvier 2016, sera tout aussi important. Il entre dans la « neuvaine d’années » que les chrétiens des Philippines célèbrent en ce moment pour préparer le 500e anniversaire de l’arrivée de la foi chrétienne dans leur pays.

             Le thème du congrès – « Le Christ parmi vous, l’espérance de la gloire » – fait l’objet d’un texte de base qui se concentre sur les rapports entre l’eucharistie et la mission à l’intérieur d’une Eglise qui se perçoit comme un événement missionnaire.

             La foi chrétienne ne tient pas seulement une place extraordinaire dans l’histoire des Philippines, elle est un phare dans sa vocation providentielle à évangéliser l’Asie. Cette évangélisation, depuis désormais des décennies, selon les conférences épiscopales présentes en Asie, passe par un triple dialogue avec les cultures et les religions, avec la masse de pauvres du continent et les jeunes dont l’Asie abonde. Enfin, à Cebu on prend conscience que pour célébrer un événement international de cette portée, on n’a pas besoin d’une métropole de premier choix, riche en structures, en espaces publics, et en qualités solides pour tout organiser. Ce qu’il faut, c’est plutôt un espace humain, voire relativement pauvre, qui soit en marge du monde, en marge du bien-être, mais riche en foi, où le peuple soit accueillant et généreux. On a besoin d’un terrain où l’annonce missionnaire de l’eucharistie croît et porte des fruits.

    La célébration du Congrès

             Pour présider l’événement de Cebu, le pape François a nommé un représentant spécial, le cardinal Charles Maun Bo, Archevêque de Yangon (jadis Rangoon), capitale du Myanmar (ou Birmanie). Le cardinal présidera ce dimanche 24 janvier la messe d’ouverture du Congrès qui aura lieu en plein cœur de la ville, sur la Plaza Independencia, en face du fort San Pedro, l’endroit des premières installations espagnoles de la zone.

             Parmi les milliers de pèlerins provenant de tous les continents (les pays représentés seront plus de 60) mais surtout des communautés chrétiennes d’Asie, on prévoit aussi la présence d’au moins 20 cardinaux, environ 200 évêques et des milliers de prêtres. Durant la semaine du Congrès, les participants célèbreront l’Eucharistie, prieront ensemble, se rassembleront en procession, interviendront aux catéchèses générales tenus par une quinzaine d’orateurs internationaux de premier choix, écouteront des dizaines et des dizaines de témoignages, débattront sur des thèmes religieux et pourront vivre une vraie solidarité ecclésiale. Le tout avec l’aide de 50 000 bénévoles et des paroisses de la ville qui ne ménageront pas leurs efforts.

             Le Congrès s’achèvera le dimanche 31 janvier par une messe célébrée dans un vaste espace capable de recevoir plus d’un million de fidèles, situé dans la South Road Property, la partie de la ville en plein essor.

             Tous ceux qui arriveront à Cebu de tous les coins du monde pour assister à ces « journées mondiales de l’Eucharistie », pourront vivre l’expérience d’une mission qui aujourd’hui, et pas seulement en Asie, se réalise à travers un échange de dons entre celui qui annonce et celui qui reçoit l’annonce évangélique. Dans cet environnement, très loin du labyrinthe rationaliste de l’Occident, on peut encore faire appel à l’intelligence des affects, à l’expérience de la pauvreté et de la souffrance pour ouvrir les cœurs et bâtir des communautés qui ont envie de « manger du pain dans le Royaume de Dieu » (cf. Lc 14,15).

     

    P Vittorio Boccardi sss.jpgP. Vittore Boccardi, sss,
    secrétaire du Comité pontifical des congrès eucharistiques

     

     

    Traduction complète de la présentation du P. Boccardi établie par & sur Zenit.


    Le programme et les informations se trouvent sur le site du Comité pontifical : www.congressieucaristici.va et sur le site du Congrès de Cebu : www.iec2016.ph

    Crédit photo du Père Vittore Boccardi : WIKIMEDIA COMMONS - Judgefloro

    51ème Congrès Eucharistique International.pdf

     

     

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  • Le Vœu National du Sacré Cœur de Montmartre, ste M-M. Alacoque

    Marguerite-Marie 2.jpgBasilique du Sacré-Cœur de Montmartre

    Inscription sur un pilier de la Basilique :

    Paray-le-Monial 1689

    Extrait de la lettre CIV de sainte Marguerite-Marie Alacoque :

     

     



    « Le Père Éternel voulant réparer les amertumes et angoisses que l'Adorable Cœur de son divin fils a ressenties parmi les humiliations et outrages de sa Passion veut un édifice où serait le tableau de ce divin Cœur pour y recevoir consécration et hommages. 
    »

     

     La construction de cet édifice demandé par Dieu à la France a été décidée par un vote de l'ASSEMBLÉE NATIONALE

    le 23 juillet 1873
    à la majorité de 244 voix.

     

    Vitrail Basilique du Sacré Cœur
    de Montmartre

     

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  • Le Sacré Cœur à Manrèse : Du buisson ardent à Jésus Eucharistie

    IMG-20150427-00551.jpg

     

             Voici mes notes du 27 avril 2015, soir de l’arrivée au Centre Manrèse, à Clamart, pour les 5 jours d’Initiation aux Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola. Après la lecture priée de ce passage de l’Ancien Testament, dans ma chambre.[i]



    [i] Voici la photo du Bienheureux Charles de Foucauld
    dans la salle portant son nom où l’initiation avait lieu,
    au Centre Manrèse de Clamart :

    IMG-20150501-00649.jpg

    IMG-20150501-00650.jpg 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Livre de l’EXODE 3, 1-12
    L’appel & l’envoi de Moïse

    3 Moïse faisait paître les brebis de son beau-père Jéthro, prêtre de Madian. Il mena son troupeau au-delà du désert et parvint jusqu’à Horeb, la montagne de Dieu. 2 L’ange de l’Éternel lui apparu dans une flamme au milieu d’un buisson : Moïse aperçut un buisson qui était tout embrasé et qui, pourtant, ne se consumait pas. 3 Il se dit alors :

             - Je vais faire un détour pour aller regarder ce phénomène extraordinaire et voir pourquoi le buisson ne se consume pas.

             4 L’Éternel vit que Moïse faisait un détour pour aller voir et il l’appela du milieu du buisson :

             - Moïse, Moïse !

             - Je suis là, répondit Moïse.

             5 Dieu lui dit :

             - N’approche pas d’ici, enlève tes sandales, car le lieu où tu te tiens est un lieu sacré. 6 Puis il ajouta : Je suis le Dieu de tes ancêtres, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.

             Alors Moïse se couvrit le visage car il avait peur de regarder Dieu.

             7 L’Éternel reprit :

             - J’ai vu la détresse de mon peuple en Égypte et j’ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs. Oui, je sais ce qu’il souffre. 8 C’est pourquoi je suis venu pour le délivrer des Égyptiens, pour le faire sortir d’Égypte et le conduire vers un bon et vaste pays, un pays ruisselant de lait et de miel ; c’est celui qu’habitent les Cananéens, les Hittites, les Amoréens, les Phéréziens, les Héviens, et les Yebousiens. 9 À présent, les cris des Israélites sont parvenus jusqu’à moi et j’ai vu à quel point les Égyptiens les oppriment. 19 Va donc maintenant : je t’envoie vers le pharaon, pour que tu fasses sortir d’Égypte les Israélites, mon peuple.

             11 Moïse dit à Dieu :

             - Qui suis-je, moi, pour aller trouver le pharaon et pour faire sortir les Israélites d’Égypte ?

             12 - Je serai avec toi, lui répondit Dieu. Et voici le signe auquel on reconnaîtra que c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras fait sortir le peuple hors d’Égypte, vous m’adorerez sur cette montagne-ci.

    (Bible du Semeur, 2000)

     

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                                             beauté des arbres

             Moi, je faisais une première promenade, découverte du parc du Centre Manrèse, dans le silence et la paix de ce printemps. Je fis le tour de la chapelle minuscule St Joseph avec tendresse. Puis, au détour d’un sentier, je vis plus haut, la statue de Jésus ouvrant les bras, son Sacré Cœur offert. [*]

             —>  O u i ,   j e   v i e n s   v e r s   t o i   J é s u s  !

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           Tu m’appelles comme le buisson ardent appela Moïse ! C’est ton Cœur ardent au milieu de ta poitrine qui m’accueille. Tu es plus qu’un ami, plus qu’un compagnon pour moi, tu es l’Époux.
     

    sacré cœur,adoration eucharistique,adoration,sandrine treuillard,foi,christianisme,eucharistie,centre manrèse         —> J’ai pris en photo cette statue, les détails : le calice, les 3 clous, le fouet, la couronne d’épines aux pieds de Jésus. Ses pieds transpercés. Ses mains ouvertes et transpercées. Sa poitrine ardente, le Cœur ouvert, une plaie tailladant la chair de ce Cœur offert, une flamme en sortant par le haut comme de la carotide. Un Cœur grenade ! Un Cœur si ardent qu’il est en similitude avec la charge, le potentiel que nous sentons à la vue d’une grenade prête à être dégoupillée ! Mais ce n’est pas une menace de mort que la grenade du Seigneur : son Cœur transpercé est une proposition ardente d’un amour infini, de la vie en abondance.

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             Je vis en cette figure de Jésus ressuscité ouvrant les bras offrant son ardent Sacré Cœur de Grenade, les instruments de la Passion à ses pieds, les plaies à ce Cœur et à ses quatre membres, mains et pieds, comme l’Adoration Eucharistique. Je vis cet ensemble de Jésus Sacré Cœur comme une immense hostie, le Saint Sacrement dans l’ostensoir. Au cœur du Saint Sacrement offert, exposé à notre adoration, est l’image spirituelle du Sacré Cœur de Jésus et de la Croix de sa Passion. Jésus au Sacré Cœur et portant les traces de sa Passion dans les 5 plaies et les instruments de son martyre à ses pieds de Ressuscité est la figure qui condense le sens de l’Eucharistie, du Saint Sacrement.

    IMG-20150427-00562.jpg         Alors j’ai pris les photos de cette statue et en détail. C’était comme un acte amoureux, une caresse et Jésus s’offrait à moi comme si je le dénudais du regard, du regard spirituel. Il me permit de faire cela, amoureusement, avec ce sentiment d’être favorisée d’une relation particulière avec Jésus au Sacré Cœur. C’était un moment comme un temps d’Adoration Eucharistique, au milieu des arbres. Et ce moment privilégié, comme Marie-Madeleine a dû en vivre avec son Christ, ce temps d’adoration eucharistique du Sacré Cœur de Jésus, du Christ Ressuscité après sa Passion, de son Cœur ardent de chair offert comme une grenade au monde que nous pourrions choisir de dégoupiller pour en faire jaillir le feu d’Amour divin, cette parfaite eucharistie du Seigneur me convoque et m’envoie en mission ! Qui est de dire, d’écrire ce que j’écris-là, ce soir, au coucher, pour le faire connaître aux autres, transmettre ces révélations du sens de l’Eucharistie de Jésus-Christ.

    IMG-20150427-00570.jpg         Ce mouvement de venir à Jésus, de s’élancer dans ses bras ouverts, de se blottir contre sa poitrine, de boire son Amour à son Sacré Cœur ardent, de voir les 5 plaies de son Cœur et de ses pieds et mains, de voir les instruments de sa Passion à ses pieds de Ressuscité qui avance vers nous les bras ouverts, Jésus, Porte du Ciel, Corps glorieux, Croix glorieuse vivante, Lumière de la Vie, ce mouvement comme une grande prière qui s’élève, qui s’élance dans ces bras, n’est-ce pas un mouvement d’adoration eucharistique ? Toute la Passion est contenue dans cette statue du Sacré Cœur de Jésus offert et Ressuscité. C’est une figure du sens profond du Saint Sacrement, de l’Eucharistie. Et cet élan est de l’ordre de la prière d’adoration eucharistique.

    sacré cœur,adoration eucharistique,adoration,sandrine treuillard,foi,christianisme,eucharistie,centre manrèse,la france         « Vas, dis-leur, toute ma tendresse pour eux » (Marthe Robin), me murmure ce Jésus-là. Dis-leur la grenade d’Amour à dégoupiller qu’est mon Cœur !

             C’est à cela que Dieu m’appelle et me convoque à aller en mission, révéler le sens de son Sacrifice saint d’Amour eucharistique. Avec les Pères du Saint-Sacrement à la suite de saint Pierre-Julien Eymard, la Chapelle Corpus Christi, la Fraternité eucharistique.[†] [‡]

                Et moi je signe Jehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharistie 

    A M E N  

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    La France & le Sacré Cœur
    L'Adoration Saint Martin



    [*] Il m’attire à Lui dans sa posture d’accueil, Corps Ressuscité, en Croix glorieuse.

    [†] 23 avenue de Friedland, Paris 8ème, métro Charles de Gaulle Étoile, où gît le corps de saint Pierre-Julien Eymard dans la châsse de son « saint ami » le Curé d’Ars.

    [‡] En ce jour où je mets en ligne ces pages, le 28 mai 2015, voici la Pensée du jour de saint Pierre-Julien EYMARD : « Le cœur de Jésus est vivant au très saint Sacrement. Il n’est vivant que là. Donc l’Eucharistie doit être le centre de notre culte d’adoration du Sacré Cœur. » (PO 6,12)

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  • L’adoration de l’étranger : Adoration Saint Martin

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                En cette fête de la saint Martin de Tours, approfondissons la notion d‘adoration suscitée par la lecture de l’Évangile du jour.

     

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (17, 11-19)

    En ce temps-là,
        Jésus, marchant vers Jérusalem,
    traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
        Comme il entrait dans un village,
    dix lépreux vinrent à sa rencontre.
    Ils s’arrêtèrent à distance
        et lui crièrent :
    « Jésus, maître,
    prends pitié de nous. »
        À cette vue, Jésus leur dit :
    « Allez vous montrer aux prêtres. »

    En cours de route, ils furent purifiés.
        L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,
    revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
        Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus
    en lui rendant grâce.
    Or, c’était un Samaritain.
        Alors Jésus prit la parole en disant :
    « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?
    Les neuf autres, où sont-ils ?
        Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
    pour revenir sur ses pas
    et rendre gloire à Dieu ! »
        Jésus lui dit :
    « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

     

                Jésus : « Allez vous montrer aux prêtres. »
    Ils furent purifiés en cours de route : c’est l’intention qui les a sauvés. Ils étaient tout tendus du désir d’être guéris. Leur foi les a sauvés.

                Seul le samaritain, l’étranger, revient se prosterner devant Jésus pour rendre grâce du miracle qu’Il a opéré sur et en lui. Les neuf autres semblent bien ingrats et indifférents. Peut-être ne partagent-ils pas la joie de leur maître, Jésus, qu’ils ne semblent pas reconnaître comme ce samaritain. Par ce miracle, le samaritain a connu Jésus et reconnu en son maître l’œuvre du Très-Haut.  

                Les neuf autres ne vont pas jusqu’au bout de leur vocation (l’appel que Dieu leur tend) : certes, nous sommes sauvés, mais si nous ne laissons pas circuler la joie, l’amour, la reconnaissance entre le Père et notre cœur, le salut n’est permis qu’incomplètement, ce n’est qu’une amorce de rédemption, sans la contemplation. La liberté que Dieu nous laisse, de Lui rendre grâce, de L’adorer pour ses bienfaits et la gratuité de sa miséricorde, qui n’est pas donnée selon notre mérite, cette liberté Dieu la respecte. C’est le cœur de sa pédagogie : il nous donne sans mesure, il attend notre réponse, ses entrailles s’émeuvent du désir de recevoir la réponse de notre amour au Sien, mais Il ne nous force en rien. Il nous rejoint là où nous en sommes avec Lui et saura nous attendre. 

                Si nous parvenons à nous laisser aimer par Dieu complètement, la joie ne manquera pas de déborder et le besoin de l’exprimer se traduira dans notre prière d’action de grâce et d’adoration. Dieu nous guérit, mais pas seulement en surface, pour la seule apparence (la lèpre se voit beaucoup, elle mange le corps et le visage). Non. Il nous guérit en profondeur : la rédemption est un grand nettoyage de tout notre être, qui, si l’on s’y prête totalement, si l’on s’abandonne à cet amour divin, nous transfigurera de l’intérieur dans sa Joie. Et nous pourrons alors le contempler, le voir face à face. Exulter en Lui.

                Cette Joie se traduira par la louange, l’action de grâce, l’adoration, la joyeuse célébration de renaître en Dieu, par Dieu, d’ainsi se sentir corps et âme fils et fille de Dieu, aussi proche de Jésus. Toute l’attitude du samaritain lépreux guéri déborde de joie, de reconnaissance. Cette joie l’a conduit jusqu’à la source de la vie, Jésus. Jésus, source de la miséricorde de Dieu mise à l’endroit de son cœur d’homme pour que nous venions y puiser notre joie et participer de sa Joie. La plus grande joie de Dieu est de nous y faire participer.

        « L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. »

     

     

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    Jehanne Sandrine du Sacré Cœur & de la Sainte Eucharitie

     

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    Image : Couverture de la Revue Magnificat : La Charité de saint Martin, Gustave Moreau (1826-1898), collection particulière. © Artothek / La Collection.

     

     

     

     

     

     

     

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  • La liberté, renforcée et purifiée par la grâce, rend possible de faire des blessures et des échardes de notre vie un chemin de joie

    Cath Ste-&-Indivisible-Trinité à Ely RU.jpg

             L’Année Paulinienne a donné à l’Église l’opportunité de méditer sur la vie et l’œuvre de l’un de ses plus grands saints. Les fruits de l’activité apostolique de saint Paul sont bien connus. Mais qu’est-ce qui a fait de cet homme un instrument si efficace entre les mains de Dieu ? Quelle était la raison de sa sainteté ? En guise de réponse, je propose un épisode rapporté par saint Paul lui-même, vers la fin de sa seconde lettre aux Corinthiens. Il dit qu’il était importuné par une "écharde", et qu’il a supplié le Seigneur par trois fois de la lui ôter. Nous ne savons pas de quelle écharde il pouvait s’agir, et en fait, cela n’a guère d’importance. Cependant, de l’ardeur de sa prière, nous pouvons présumer que cette matière affectait profondément Paul. Peut-être pensait-il qu’il pourrait être un apôtre plus efficace sans cette écharde. 

             « Vos chemins ne sont pas mes chemins », dit le Seigneur au prophète Isaïe (55,8). Dans le prolongement, Jésus précise ces paroles de l’ancienne alliance pour Paul : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12,9). Je crois que nous trouvons, dans ce passage, le secret de la sainteté de saint Paul. Dans l’expérience de sa souffrance, saint Paul comprend davantage la sagesse et la providence de Dieu. Assumant cet avertissement du Christ, saint Paul écrit alors des mots débordants de force et de consolation : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (2 Co 12,10). Il n’y avait pas d’autre voie de sanctification pour l’apôtre ; il en ira de même pour chacun de nous.

             Le Cardinal Newman disait que nous comprendrions toujours davantage la Croix du Christ en la portant à Sa suite, bien plutôt qu’en glosant à son sujet. L’épouse de Jésus, l’Église, le sait très bien dans son être propre et au travers de l’expérience vécue par ses membres. De même que la Croix a uni les cieux et la terre, Elle unit le cœur des hommes au Sacré Cœur transpercé et blessé. Dans un amour tout maternel, l’Église offre la grâce, la miséricorde et la paix de son Sauveur crucifié et ressuscité à un monde déchu et éprouvé, à travers ses sacrements, son enseignement, et ses œuvres apostoliques. Courage est l’une d’entre elles. 

    It takes great COURAGE.jpg         Courage a été fondée à New-York il y a environ trente ans pour aider les hommes et les femmes qui sont affligés par l’écharde de l’attirance vers le même sexe (SSA[1]). Encourage est l’œuvre au service de leurs familles. Aujourd’hui, ces services sont internationaux et sont soutenus par le Saint Siège. Les membres de Courage veulent parvenir non seulement à une chasteté extérieure conforme aux enseignements de l’Église Catholique, mais aussi à une chasteté intérieure, ou "chasteté du cœur", comme la désignait souvent son fondateur, le Père John Harvey, OSFS. La prière, la Messe et la Confession, une vie intégrée dans la communauté chrétienne, et le service des autres sont les moyens de parvenir à ce but. De plus, la paternité spirituelle d’un aumônier-prêtre d’un groupe local de Courage peut aider à panser une "blessure paternelle", particulièrement dans le cœur d’un homme. L’œuvre cherche à encourager une chaste amitié entre ses membres. Par-dessus tout, Courage désire aider les hommes et les femmes avec une SSA à devenir saints, en leur permettant de reconnaître la grâce de Dieu dans et au travers leur faiblesse humaine.

    IMG-20150428-00578.jpg         Bien sûr, toute une partie du monde ne considère pas la condition de l’homosexualité comme une faiblesse, et moins encore comme une croix ou une voie de sainteté. Les émotions et la confusion rendent difficile, voire pénible, toute conversation sur ce sujet. Nous devons aussi dire que les jugements raides et la sévérité ne sont pas dans le ton de l’Évangile. L’attitude de tous les disciples du Maître qui approchent cette question peut être trouvée dans l’exemple de saint Paul en 2 Corinthiens 12. Une humilité, un esprit docile, et une volonté joyeuse de se confier à la providence de Dieu disposent le cœur à trouver de la force dans la faiblesse, et de s’adresser avec charité à ceux qui sont affligés par la faiblesse. Désirant suivre l’exemple du Seigneur, Courage veut toujours se situer par rapport aux personnes individuelles et à leurs besoins, plutôt qu’à l’idée de l’homosexualité considérée comme un thème culturel. Saint Paul appellerait cela entrer « dans la pensée du Christ » (1 Co 2,16). 

    Clément Borioli & le Pape François.jpg         La question de l’attirance vers le même sexe est souvent irritante pour ceux qui l’éprouvent, et cela ne se surmonte pas facilement. La honte, la solitude, et un sentiment de désespoir sont les ennemis. Avec une abondante charité, le Catéchisme de l’Église Catholique reconnaît que ceux qui ont des tendances homosexuelles sont nombreux, et que cette inclination « constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. » (§2358) Bien souvent, les personnes avec une SSA éprouvent également des dépendances au sexe, à la drogue ou sont confrontées à l’abus d’alcool, à la dépression, l’anxiété ou d’autres maladies psychiques. Cela reste avéré même dans les lieux où la promiscuité sexuelle est largement tolérée. Les hommes et femmes avec une SSA – peut-être jusqu’à 40% d’entre eux – pourraient avoir été les victimes d’un abus sexuel dans leur enfance. (Il est bon de garder ceci présent à l’esprit quand un jeune s’affirme "gay"). Dans bien des cas, ils diront que, aussi loin que remontent leurs souvenirs, ils se sont "toujours sentis différents", ou qu’ils "n’ont pas choisi cela". Mais saint Paul propose un chemin pour traverser cela : « Nous savons que Dieu œuvre en tout pour le bien de ceux qui L’aiment » (Rm 8,28). En tout... en chaque écharde. 

             Continuons avec un peu d’histoire, pour définir les termes et les origines de la SSA avant d’en arriver aux questions spécifiquement morales. Le Professeur anglais R.V. Young, de l’état de Caroline du Nord, remarque qu’il faut attendre la fin du XIXème siècle pour que le mot "homosexualité" soit considéré comme un terme du langage permettant de désigner la condition permanente d’un groupe déterminé de personnes, appelées "homosexuelles". Dans le langage des Grecs et des Romains, et dans les Saintes Écritures, le vocabulaire utilisé désignait en revanche les actes ou le comportement. Young suggère que cette nouveauté permet aux partisans de la révolution sexuelle de contrôler les termes du discours en société. Alors qu’il est indéniable que nous soyons transformés par nos actes, nous devons également convenir que l’identité d’une personne ne peut pas être réduite à ses désirs sexuels. 

             Le mot "homosexuel" utilisé comme un nom est donc ambigu, et peu utile dans une discussion. Fait-il référence à un attrait involontaire, à un comportement choisi, ou à un ensemble de convictions ? Plus encore, les sciences de la psychologie indiquent qu’il y a un large spectre, parmi ceux qui sont attirés par des personnes du même sexe, en termes d’intensité de l’attrait sexuel. C’est pour cela que Courage, porté par la charité chrétienne et par une saine anthropologie, utilise la terminologie "d’hommes et de femmes ayant une attirance vers le même sexe". 

    Amitié David & Jonathan Courage.jpg         Quelle est l’origine de l’attirance vers le même sexe ? D’abord, aucun constat scientifique n’établit l’existence d’un "gène gay". S’il y avait une explication génétique, alors dans le cas de vrais jumeaux, l’un ayant une attirance vers le même sexe, l’autre devrait également l’avoir. Or il est établi que l’occurrence simultanée de la SSA en de tels jumeaux (qui ont des gènes identiques) est très faible, peut-être seulement de 10%. De plus, les nombreux cas bien établis de changement dans l’attrait sexuel tendraient également à infirmer, pour la SSA, une cause génétique (et donc déterminée). Enfin, comme le chercheur Dale O’Leary l’a remarqué, une sexualité active, orientée vers le même sexe, est toujours stérile et donc ne peut pas être considérée comme une variance neutre au sein de la population humaine.

             Le Catéchisme de l’Église Catholique déclare précisément que la SSA est "objectivement désordonnée". (§2358) Ces mots peuvent résonner de manière fausse et libératrice tout à la fois. Ils sonnent faux, en tant qu’ils peuvent être perçus comme un jugement moral de la personne (ce qu’ils ne sont pas), plutôt qu’un jugement sur l’inclination considérée comme contraire à la nature humaine. Le désir de mentir est objectivement désordonné, de même que le désir de voler, de tricher, et de forniquer. Une fois mises en œuvre, ces inclinations iront toujours contre le bien de la personne tel qu’il peut être connu par la prima gratia, la loi morale naturelle, qui est imprimée dans le cœur et l’esprit de chacun (cf. Rm 2,15). Les mots du Catéchisme sont libérateurs précisément pour cette raison. Dans la personne qui a une SSA, quelque chose dit que ce désir ne s’accorde pas avec la nature, et la voix de l’Église confirme cet instinct.

             Revenons alors à la question de l’origine ou de la source du problème. L’attirance vers le même sexe est un désordre développemental qui est à la fois soignable et évitable. Il indique le développement incomplet d’un caractère probablement basé sur la convergence de plusieurs facteurs : le tempérament, l’environnement, l’expérience, et le libre arbitre. En d’autres mots, nous sommes nés mâle ou femelle, mais nous apprenons et croissons dans notre masculinité ou féminité au travers de la famille et des amis, des relations, et d’autres aspects de notre histoire personnelle et sociale. Ce qui compte dans chaque cas, c’est la manière dont la personne réagit face à ces facteurs. 

    IMG-20150501-00621.jpg         Quelques circonstances sont récurrentes, lorsque l’on étudie les profils de nombreuses personnes avec une SSA : une famille éclatée ou troublée, une aliénation du parent du même sexe (par exemple, du père pour le garçon) ou même la perception d’un désintéressement, un échec de l’enfant à s’intégrer avec des pairs du même sexe (spécialement vrai pour les garçons), et un choc sexuel. Cela signifie que la SSA n’est pas d’abord un problème sexuel, mais un symptôme ou une composante d’un problème antécédent, c’est-à-dire un déficit dans l’identité au genre, et décelable en grande partie dans la manière dont quelqu’un réagit aux situations précédemment évoquées. Quelque chose qui aurait dû survenir dans le développement de l’enfant n’est pas survenu. En particulier, le désir naturel d’une relation saine avec des personnes du même sexe est frustré ou insatisfait. Quand cela s’ajoute à d’autres facteurs, particulièrement à un tempérament sensible, ce désir peut s’érotiser. 

             Ainsi, les sentiments de SSA ou d’"être différent", quelle que soit l’ancienneté avec laquelle ils sont perçus, ne constituent pas une preuve que quelqu’un est "né comme ça". 

             La conscience de ces choses nous aide à identifier les enfants qui pourraient être "à risques" et sensibles à une blessure émotionnelle. Parce que la fréquence des hommes avec une SSA est probablement au moins le double de celles des femmes avec une SSA, la relation entre pères et fils devra toujours mériter une considération spéciale. Le Dr Joseph Nicolosi, de l’Association Nationale de Recherche et de Thérapie de l’Homosexualité, parle d’une absence de "plaisirs partagés" dans l’enfance et l’adolescence d’hommes avec une SSA, du plaisir mutuel et régulier d’une activité ou d’une expérience partagée entre un garçon et son père, qui fait habituellement partie d’une enfance normale. Par exemple, beaucoup d’hommes avec une SSA ont un déficit de coordination main/œil et de ce fait ont été rejetés ou été sujets de dérision pour leurs pères ou pour les garçons du voisinage, parce qu’ils ne pouvaient pas jouer avec aisance à certains sports. Très simplement, si un garçon ne peut pas bien jouer au football, il y a beaucoup d’autres choses que lui et son père peuvent faire et apprécier ensemble... mais l’initiative doit venir du père. 

             Dans le même temps, une mère qui est trop engagée dans la vie de son fils, spécialement si elle rabaisse le père aux yeux du garçon ou essaie de faire de son fils un mari de substitution, nuira certainement au développement de la masculinité du garçon. 

             Le fait que l’Église Catholique enseigne que l’activité homosexuelle (distinguée de l’inclination) est gravement immorale est largement connu, mais peut-être pas aussi largement compris. Peut-être peut-il être expliqué de cette manière. Le philosophe moraliste J. Budziszewski écrit que, en tant qu’individus, nous sommes « bienheureusement incomplets », ce qui est une autre manière de dire que nous sommes faits pour les autres. Dans le cas de l’amour conjugal, l’union de l’homme et de la femme en « une seule chair » commence dans la complémentarité des sexes où, précisément, l’homme est fait pour la femme et la femme pour l’homme. Cette complémentarité est physique, bien sûr, mais aussi émotionnelle, psychologique, et spirituelle. Au travers de l’union totale des esprits, des cœurs, des âmes et des corps, les époux se transcendent d’abord eux-mêmes, et alors leur amour s’incarne – ou se transcende – dans un enfant. Tel est le dessein de la nature sur le mariage et l’amour sexué. 

             Il n’y a qu’un petit pas entre le fait de séparer la procréation du mariage et de séparer l’activité sexuelle du mariage, et qu’un petit pas supplémentaire pour séparer l’activité sexuelle du dessein de la nature. Le rejet très large de l’enseignement d’Humanae Vitae, qui exprime simplement l’ordre naturel pour l’amour sexué, explique l’ambivalence de nombreux catholiques envers l’enseignement de l’Église au sujet de l’activité homosexuelle ou des unions entre personnes du même sexe. 

    Courage Amitié spirituelle .jpg         Ni nos gènes ni notre environnement ne nous contraignent à faire quoi que ce soit, et ici se fonde une raison d’espérer. Une fréquente tentation de colère, par exemple, ne signifie pas que quelqu’un doive y céder ou se la permettre. Saint Paul nous assure que « où le péché avait abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5,20). La grâce, la persévérance, l’amour et l’aide d’un thérapeute guidé par une saine anthropologie chrétienne peuvent transformer les cœurs de ceux qui ont une SSA. Quand Jésus dit que « la vérité vous rendra libres » (Jn 8,31), Il n’exprime pas tant un principe théologique qu’un rappel de ce que signifie être humain. Nous avons besoin de reconnaître humblement la vérité, et nous avons besoin de la vertu de courage pour la vivre. La liberté, renforcée et purifiée par la grâce, rend possible, pour chacun d’entre nous, de faire des blessures et des échardes de notre vie un chemin de joie.

             De manière regrettable, bien des gens pensent que tout ce que l’Église Catholique offre aux hommes et aux femmes ayant une attirance vers le même sexe est le mot « non ». Ainsi qu’une bonne mère, comme une forme d’expression de son amour pour ses enfants, l’Église dit effectivement « non » à l’autodestruction et au plaisir menteur du péché. Mais ce « non » est inclus dans un « oui » plus large, un oui à Celui qui est Amour, et qui S’est donné Lui-même au Père et à nous sur la Croix. Le Seigneur a demandé à saint Paul de trouver la force dans sa faiblesse au travers du pouvoir de la Croix. La mission de Courage est d’exprimer ce même paradoxe de salut aux hommes et aux femmes ayant un attrait vers le même sexe, et de les encourager à croire en ce qu’ils voient dans la vie du Maître et de Ses apôtres.

     

    Courage p. Paul N. Check.jpgP. Paul N. Check, prêtre du diocèse de Bridgeport,
    directeur de 
    Courage International

    Source : Courage et la Croix : la question de l’attirance vers le même sexe sur couragefrance.blogspot.fr

    site internet de Courage : www.couragerc.org

     



    [1] Note du traducteur : l’expression "Same Sex Attraction" a été traduite par "attirance vers le même sexe" ; sa forme abrégée SSA a été conservée.

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  • Précurseur du culte du Sacré Cœur : Saint Jean Eudes

    La France & le Sacré Cœur :
    Saint Jean Eudes — précurseur [1]
     

    jean eudes, sacré cœur, la france, prêtre, adoration         Saint Jean Eudes (1601-1680), prêtre normand, fut formé par le cardinal de Bérulle. Tout dévoué aux saints Cœurs de Jésus et Marie, il eut d’abord l’initiative d’une fête mariale pour honorer la source des états intérieurs de la Sainte Vierge. Il présentait son cœur, dans lequel Jésus vit et règne, comme le modèle de la vie chrétienne, la parfaite identification au Christ. Il disait d’ailleurs : « Le Cœur de Marie, c’est Jésus ». Attentif à l’unité de ce qu’il appelait le « Cœur de Jésus et de Marie », il ne sentit que tardivement l’importance d’une fête spécifique pour le Sacré-Cœur de Jésus. En 1668, il en soumit la messe et l’office à l’approbation épiscopale. Dans la circulaire envoyée pour la demande de la fête, il mit en avant que loin d’être novateur, il avait puisé dans les textes bibliques, en particulier ceux du prophète Ézéchiel, ainsi que dans la tradition cistercienne et bénédictine avec saint Bernard, sainte Mechtilde et sainte Gertrude d’Helfta. L’évêque donna son accord, et saint Jean Eudes put célébrer la première fête du Cœur de Jésus le 20 octobre 1672, quelques mois avant les apparitions de Paray-le-Monial. Le saint prêtre écrivait :

    jean eudes,sacré cœur,la france,prêtre,adoration,miséricorde divine            « Quelle est la fin et l’intention pour lesquelles le Roi des cœurs nous a donné cette fête de Son aimable Cœur ? C’est afin que nous rendions les devoirs d’adoration, de louange, de réparation et, pour tout dire, d’amour que nous Lui devons »[2].

             Il concluait qu’une telle fête nous donne l’occasion d’aimer le Seigneur « au nom de tous ceux qui ne L’aiment point », affirmation qu’allait confirmer et approfondir le message de Paray-le-Monial.

     

             Saint Jean Eudes, prêtre, Fondateur des Eudistes, Apôtres des Cœurs de Jésus et de Marie, (1601-1680). Son œuvre écrite Le Cœur admirable est lisible en ligne sur le site liberius.net.

     

    jean eudes, sacré cœur, la france, prêtre, adoration         « C’est ce Cœur qui est le premier principe de tout bien et la source primitive de toutes les joies et de tous les délices du Paradis. C’est de là, ô mon très doux Jésus, c’est-à-dire de votre divin Cœur, comme d’une source première, principale et inépuisable, que découle dans le cœur des enfants de Dieu toute félicité, toute douceur, toute sérénité, tout repos, toute paix, toute joie, tout contentement, toute suavité, tout bonheur et tout bien… Oh ! quel avantage de puiser en cette divine source toutes sortes de biens ! Quel bonheur de boire et d’être enivré des eaux délicieuses de cette fontaine de sainteté !… Faites donc couler en abondance, ô Dieu d’amour, la bonne odeur de vos divins parfums, qui sont les vertus admirables de votre saint Cœur, dans le plus intime de mon cœur. »[3]

     

    LE CŒUR ADMIRABLE DE LA TRÈS SACRÉE MÈRE DE DIEU par Jean Eudes : Méditation du Magnificat.

    Photos :
    1 - Portrait de Saint Jean Eudes : Paul Challan-Belval, vitrailliste à Chartres
    2 - Vitrail du Sacré-Cœur de Montmartre (Photo : Sandrine Treuillard)

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    [1] Extrait du livret Cœur de Jésus, Source de Miséricorde, ©Association Pour La Miséricorde Divine, 2011. Association Pour La Miséricorde Divine – 374, rue de Vaugirard, 75015 Paris. 01 45 03 17 60 - contact@pourlamisericordedivine.org. Ce livret me fut transmis par sœur Marie-Odile, Prieure du Monastère de la Visitation de Nevers, en juillet 2014 (Sandrine Treuillard).

    [2] Cité par le Père Édouard Glotin in Voici ce Cœur qui nous a tant aimés, Éditions de l’Emmanuel, 2003, p.119.

    [3] Le Cœur admirable, Livre XII.

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  • Mon âme s'élance : Vidéo-prière au Sacré Cœur de Jésus en la Basilique Notre-Dame du Sacré Cœur d'Issoudun (36)

    Au rythme de ma respiration
    unie au Cœur de Jésus
    s'élance cette prière d'adoration…

             Traversée du désert, d’abord, le temps vous paraîtra long. Quête, déréliction. Les champs d’amour d’Issoudun sont d’un calme assourdissant. Le paysage est plat. Il ne se passe rien dans cette vidéo… D’une certaine manière je vous fais percevoir ce qu’est le sentiment d’abandon, si présent dans ces campagnes berrichonnes. Mais Dieu répond toujours à celui qui appelle… Patience… Quand Il donne, sachez recevoir… Pas un seul séminariste dans le diocèse de Bourges : pourtant, des trésors y veillent… Faire le lien entre la charité de saint Martin de Tours [église Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18) & Adoration Saint Martin] et le Sacré Cœur de Jésus (ici à Issoudun, ailleurs, à Manrèse, mais de partout…).

    Jehanne Sandrine du SC & de la SE.jpg 

     

     

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  • Une adoration de la Sainte Eucharistie

    Hostie sainte.jpg

    UNE ADORATION DE LA SAINTE EUCHARISTIE

     Dieu qui simplifies tout

    simplifie-moi

    Eucharistie

    Offrande sainte de Dieu

    Par laquelle je touche à Ta Présence

    Rends-moi pure

    Simplifie-moi

    Hostie sainte sertie dans l’Ostensoir du Saint-Sacrement

    Tu es l’Essence de ma foi

    Sa fin et son commencement

    Ô disque pur

    Cœur de Dieu

    Plexus solaire d’où rayonne l’Amour divin

    Lumière-source de toute Miséricorde

    Durée éternellement présente fixée à la Blancheur

    Où le spectre entier des couleurs est résumé

    Touché de Dieu inaltérable

    Qu’aucune prière n’usera jamais

    Cercle chéri de l’abnégation

    Comblé de Toi qui demeure partout

    Et que rien ne peut contenir

    Ô Christ

    Ta Passion est donnée en ce disque parfait

    Le Sang et l’Eau de Ton Côté

    Nourrissent sans cesse

    Ton Corps saint

    Corps du Christ pure offrande

    Qui ne tarit jamais

    Abreuve-moi

    Laisse se répandre en moi l’eau éternelle du Baptême

    Que chacun de mes membres et toute cellule

    Vivent de Toi

    Que mes organes et toute âme

    Soient drainés de Toi

    Que ma peau et tout muscle

    Respirent en Toi

    Par Toi et pour Toi

    Que mon être entier exulte

    Et s’accomplisse en Toi

    Ô

    Lettre parfaite

    Imprononçable à mon cœur de femme

    Ô

    Toi que j’aime pourtant

    Et aspire à aimer de toute mon âme

    Ô Jésus

    Dieu qui te fis lumière et chair

    Verbe venu au secours de mon imperfection

    Hostie sainte sertie dans l’Ostensoir du Saint-Sacrement

    Sacré-Cœur de Jésus résumé en Cela

    Tu m’attires à Ta Résurrection

    Vers laquelle je tends tout mon être éploré

    Laisse-moi toucher la frange du Salut

    Laisse-moi goûter à la beauté de Ton Visage

    Jésus !

    Jehanne Sandrine du SC & de la SE.jpg

     

     

     

     

    Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
    sa. 12 avril 2014, veille des Rameaux

    Prière-poème à retrouver sur la page
    La France & le Sacré Cœur

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  • Saint Martin, perle des prêtres

    LE  PLEXUS  SOLAIRE  &  LE  CŒUR 

    Buste-reliquaire St Martin.jpg         La petite boîte en verre enchâssée dans le buste-reliquaire se situe sous la croix pectorale de l’Évêque de Tours, à l’endroit même du plexus solaire[1].

             La poitrine est le siège du cœur et ce dernier rassemble toute la personne en son symbole. La croix pectorale du Christ est ici placée pour être au plus près du cœur de celui qui la porte.

             Le plexus solaire est, lui, situé au centre du diaphragme. Si nous posons notre poing sous les seins à ce niveau de l’estomac, dans ce creux entre la pointe du sternum & le nombril, nous trouvons cette zone qui est un centre nerveux, émotionnel et énergétique très actif et non moins précieux que le cœur. Le plexus solaire participe même de son rayonnement.

             Quand le Christ a subi la crucifixion, sa cage thoracique était compressée de par l’étendue des bras en croix. Le diaphragme et la respiration oppressés, le rythme cardiaque ralenti, l’apport en oxygène dans le sang est raréfié. Lors du martyre de la crucifixion, le plexus solaire est lui-même esquinté : comme les cinq branches d’une étoile tiraillées. Le plexus solaire rassemble en son bulbe un réseau de nerfs intriqués parvenus à lui en rayons d’autres régions du corps. La symbolique du Cœur de Jésus au centre de la poitrine concentre ces deux aspects : du cœur, situé à gauche dans la poitrine ; et du plexus solaire, situé au niveau du diaphragme, sous la poitrine, au centre.

             Sang et respiration. Souffle et pulsation. Sentiments et émotions.

             Quand un saint est représenté sous la forme d’un buste-reliquaire il nous est rappelé que ce saint eut un lien de communion avec le Christ, à ses souffrances, à sa joie et à sa Charité. La relique que renferme la petite boîte en verre du plexus solaire n’est autre que cette Charité. Ce qu’il y a de plus précieux est ici conservé, protégé dans une boîte en verre, et bien souvent objet, fragment difficile à distinguer. Car la Charité est impalpable et invisible. Que ce petit réceptacle en verre fut vide serait plus représentatif du trésor qu’il étreint. La Charité se sent mais ne se perçoit pas comme un objet visible.

             Ce buste-reliquaire de saint Martin n’exhale-t-il pas la charité pure ? La bonté ne se lit-elle pas dans les traits de son visage ? Le rouge de sa chape ne nous transmet-il pas la chaleur de ce qui l’habite ?


    EcceHomo St Martin d'Aubigny:Nère(18).jpg         
    Comme nous l’avons vu dans un précédent écrit[2], saint Martin a communié à la charité du Christ. Il eut la grâce de vivre de sa Passion en voyant en songe l’Ecce Homo lui apparaître, recouvert de la moitié de sa cape romaine qu’il avait cédée la veille à un misérable, à une porte de la ville d’Amiens. La compassion de saint Martin pour ce misérable se révèle être, par le songe divin, participation à la Passion du Christ lorsque Pilate présenta l’Ecce Homo (« voici l’homme ») aux Juifs après l’avoir fait flagellé. Ecce Homo humilié et outragé par les soldats qui le vêtir de la couleur pourpre du Roi et enfoncèrent la couronne d’épines sur son crâne, lui imposant un roseau à maintenir pour sceptre.

             Le buste-reliquaire de l’Évêque de Tours renferme le précieux trésor de la Charité du Christ que Dieu lui partagea, à laquelle Martin eut le privilège de communier avant de se faire chrétien.

             Le plexus solaire est le siège où converge cette énergie d’amour, zone dans laquelle elle circule et d’où elle rayonne.

     

    SAINT MARTIN   PERLE DES PRÊTRES

    St Martin Perle des Prêtres.jpg         Dans le chœur de la Basilique Saint-Martin de Tours, je vis une bannière ancienne sur laquelle était brodée cette affirmation : Saint Martin perle des prêtres. Le bas-relief sculpté dans le bois de l'autel représente ce qui est dessiné ci-contre. 

             Laissons Sulpice Sévère, son biographe, disciple et témoin direct, nous relater cette scène :

    «  (…) ce jour-là, se produisit un fait merveilleux que je vais raconter. Comme l’évêque, suivant le rite, bénissait l’autel, nous avons vu jaillir de sa tête un globe de feu, qui s’éleva dans les airs avec un rayonnement lumineux comme une très longue chevelure de flammes. Cela, nous l’avons vu un jour de grande affluence, au milieu d’une grande multitude de peuple ; et cependant, les seules personnes qui l’aient vu, c’est une des vierges, un des prêtres, trois seulement parmi les moines. Pourquoi tous les autres ne l’ont-ils pas vu ? De cela, nous ne saurions être juges. » 

             Ce qui me frappe, c’est la correspondance des formes entre le cercle plein de la grande eucharistie présentée lors de l’élévation à l’offertoire ; le cercle de ce globe de feu flamboyant au-dessus de sa tête ; et la sensation globulaire de la zone du plexus solaire. Ces trois manifestations sont de l’ordre du rayonnement solaire. Il y a aussi une nette correspondance entre ces trois formes et cette caractérisation de perle (des prêtres), puisque la perle est aussi sphérique que le globe. Et accolée au nom de prêtres cette sphère minuscule atteint la taille du globe de feu, au-dessus de sa tête, ou de la sainte eucharistie qu’il élèvera et que nous adorerons un instant en silence.

             La prière eucharistique commence par ce dialogue entre le prêtre qui célèbre la messe et l’assemblée :

    -       Le Seigneur soit avec vous.
    -       Et avec votre esprit.
    -       Élevons notre cœur.
    -       Nous le tournons vers le Seigneur.
    -       Rendons grâce au Seigneur notre Dieu
    -       Cela est juste et bon.
       

             Le prêtre prononce ces paroles en les accompagnant de gestes. Écartant les bras en un geste d’accueil et de partage : le Seigneur soit avec vous. Tendant les mains en coupelle vers le haut : élevons notre cœur. Par cette élévation du cœur nous nous tournons vers le Père du Ciel, nous disposant ainsi à la prière. Il s’agit d’une orientation de tout l’être vers Dieu (« Examinons notre voix, scrutons-la, et revenons au Seigneur, élevons notre cœur et nos mains vers Dieu qui est au Ciel. » Lm 3, 40-41). Ce mouvement du cœur vers les réalités célestes mimée par le prêtre préfigure l’élévation de l’eucharistie qui suivra, quand le prêtre présentera l’Hostie consacrée à l’assemblée, tendue devant lui et vers le haut, entre le pouce et l'index de la main droite, au-dessus du Sang dans le calice qu'il tient de la main gauche.

    17Depuis l'autel Christ.jpg         Le rituel de la messe met en scène la circulation de l’amour entre Dieu et les hommes, le prêtre représentant à la fois la personne du Christ et la personne de l’Église que forment les membres de l’assemblée de tous les croyants d’ici et du monde entier. Qu’il s’agisse de notre cœur que nous élevons ou de l’Hostie consacrée que présente le prêtre à l’assemblée, l’un symbolise l’amour humain pour Dieu ; l’autre montre la Présence réelle de l’amour de Dieu pour les hommes, dans ce rappel du Sacrifice saint de son Fils Unique Jésus Christ, qu’est l’Eucharistie. 

             Et quand, sur l’autel, nous exposons l’Hostie sainte sertie dans l’ostensoir, souvent sont figurés par l’orfèvre des rayons qui émanent du Saint Sacrement manifestant ainsi le rayonnement de l’amour de Dieu auquel il veut nous faire communier, auquel il nous attire par cette admirable dévotion qu’est l’adoration eucharistique.

     

    L’ADORATION SAINT MARTIN

    ARIm 1.jpg         Suite à la visite de l’église Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18) dont témoigne la vidéo-diaporama, enveloppé dans le chant Vivre d’amour de Thérèse de Lisieux (interprété a capella par la Chorale des Guides & Scouts d’Europe), apparaît, se détachant de la pierre au-dessus du portail (à 14'50"), le projet d’un groupe de prière pour les églises de campagne que j’ai nommé Adoration Saint-Martin.

     

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    Foyer d’amour eucharistique
    l’Adoration Saint Martin
    au cœur de nos campagnes.

    À la suite de l’Apôtre de la Gaule
    l’Adoration Saint Martin
    est une fraternité d’adorateurs.

    Pour faire jaillir cette sublime prière
    au cœur des églises de campagne
    l’
    Adoration Saint Martin
    présente un enseignement
    suivi de la célébration eucharistique.

    Le temps d’Adoration
    découle de la Messe.
     

    C’est l’Apôtre qui a posé sa tête
    sur la poitrine du Seigneur
    et boit à la source
    de son Sacré Cœur.


    Foyer d'am Euch Ado St Martin Portail .jpg         L’enseignement peut avoir lieu après la messe, sous la forme d’une méditation lue, afin d’engager les adorateurs dans la prière. Puis, laisser l’Esprit saint œuvrer dans les cœurs, en silence. L’adoration en tant que telle doit se passer dans la prière silencieuse.

             Comme premières méditations lues je propose les deux sous-titres de cet article Le plexus solaire & le cœur et Saint Martin perle des prêtres et, en premier, La compassion de saint Martin de Tours pour la France. Dans la page Adoration Saint Martin d’autres articles viendront enrichir le corpus des textes de méditation. La figure de saint Martin de Tours étant un modèle de sainteté à explorer comme homme, prêtre et évêque, à redécouvrir pour notre époque où l’évangélisation des campagnes est en jeu afin de restaurer le cœur abîmé des hommes et redonner sa vigueur à la foi chrétienne de notre pays.

     

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    & sur la page enrichie La France & le Sacré Cœur

    Toutes les photos & dessins : © Sandrine Treuillard
    Buste-reliquaire & arrêts sur image vidéo : église Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18)
    Ecce Homo : église Saint-Martin d'Aubigny/Nère (18)
     
     
     
     


    [1] Cet emplacement de la relique est remarquable dans d’autres bustes de ce type. J’en ai vu à Naples, au couvent des Clarisses, devenu un musée, lors de mon voyage en 2008. Comme celui de sainte Claire, datant du XVIIème. 

    Reliquaire Ste Claire Plexus.jpg

    [2]La compassion de Saint Martin de Tours pour la France : http://lavaillante.hautetfort.com/archive/2015/02/07/la-compassion-de-saint-martin-de-tours-pour-la-france5554222.html

     

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  • Que veut dire une église à l'intérieur de notre cité ? Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18)

     6VueGénéraleInté6.jpg 

    « À la vue d'un clocher, vous pouvez dire : - Qu'est-ce qu'il y a là ? - Le Corps de Notre-Seigneur. - Pourquoi y est-il ? - Parce qu'un prêtre est passé là et a dit la sainte messe. » Pensée du saint Curé d'Ars

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    D'abord désigné Évêque de Tours,
    saint Martin, perle des prêtres
    eut d'abord pitié
    des pauvres
    de nos campagnes

     

     

     

     

     

     

     

     

    Buste-reliquaire de saint Martin de Tours,
    don de l'archevêque de Bourges,
    Mgr Armand Maillard




    Vidéo-diaporama : le sens (de la visite) de l'église Saint-Martin de Sury-ès-Bois (18)


    « Qu'on le sache bien
     : un siècle grandit ou décroît en raison de son culte pour la divine Eucharistie. 
    » Saint Pierre-Julien Eymard, Fondateur des Pères du Saint Sacrement (sss Société du Saint Sacrement)
     

    20GénéraleChapelleSCJésusCroix20.jpg

    Le Sacré Cœur correspond au pilier central

    foi,christianisme,conscience,art & culture,éducation,transmission,sandrine treuillard,la france,politique,françois-xavier bellamy         « Voilà ce qui devrait nous inquiéter : non pas faire en sorte qu’on évite de raser nos églises, mais faire en sorte que pour aujourd’hui et pour demain, nos contemporains soient encore capables de comprendre ce qu’est une église, nos contemporains soient encore capables de comprendre ce que signifie pour eux la place de cette église à l’intérieur de chacune de nos villes et de chacun de nos villages. De fait, ne nous y méprenons pas, nous enfermer dans le lexique de la défense des valeurs, c’est le plus sûr moyen de perdre les unes après les autres toutes les batailles que nous rencontrerons. Reprenons cet exemple tout simple qui est celui du patrimoine sacré à l’intérieur de nos villes. Nous pouvons nous engager pour défendre les murs de nos églises et nous avons raison de le faire, et il va falloir le faire car l’un des grands défis que nous allons rencontrer dans les années à venir sera précisément celui d’éviter que notre patrimoine et notre patrimoine sacré ne soit progressivement ou rasé ou reconverti dans une utilisation qui ne correspond pas à son essence propre et à l’intention de nos aïeux qui ont construit ces églises à l’intérieur de chacune de nos villes. Nous devons nous engager pour défendre ce patrimoine. Mais si nous nous engageons simplement comme chrétiens pour dire « Ne touche pas à mon église » comme d’autres ont dit « Touche pas à mon pote », si nous nous engageons simplement pour dire « Ceci est notre héritage, n’y touchez pas, nous le défendrons jusqu’au bout parce que nous ne voulons pas qu’on touche à notre famille », alors dans ce cas-là nous sommes sûrs de perdre les batailles les unes après les autres et nous sommes certains que nos églises finiront par s’écrouler quel que soit le nombre de pétitions que nous aurons signées, de manifestations que nous aurons organisées, d’occupations que nous aurons mises en scène.

    foi,christianisme,conscience,art & culture,éducation,transmission,sandrine treuillard,la france,politique,françois-xavier bellamy         Ce qui compte le plus profondément bien sûr, c’est que nous défendions ce patrimoine, mais aussi et surtout que nous fassions en sorte que nos contemporains puissent retrouver le sens de ces églises, pour que nos contemporains puissent entendre à nouveau ce qu’elles veulent dire à l’intérieur de nos villes. Et ceci, précisément, ce n’est pas d’une logique de défense de nos valeurs, de préservation de notre propre famille, de nos intérêts, de notre lobby qu’il s’agit, c’est d’une tentative de conversion collective qu’il s’agit. Voilà ce que nous avons à vivre et à faire vivre. Et la première conversion qu’il s’agit de vivre c’est la nôtre. Croyons-nous encore que nos églises ont quelque chose à dire au temps présent ? Croyons-nous encore que chacune de nos chapelles, que chacune de nos cathédrales qui sont, comme le disait un poète – mais je ne me rappelle plus lequel, pardonnez-moi – qui sont comme des doigts levés vers le ciel dans chacune de nos villes, croyons-nous encore qu’un de ces doigts levés vers le ciel aient quelque chose à dire au temps présent et aux générations qui viennent ?

    foi,christianisme,conscience,art & culture,éducation,transmission,sandrine treuillard,la france,politique,françois-xavier bellamy         Nous pouvons, je crois, être profondément inquiets, et je le suis comme certains d’entre vous bien sûr, comme tous certainement, lorsque je vois justement tant de nos contemporains, et tant de jeunes en particulier, passer devant nos églises, passer devant nos calvaires, sans rien comprendre de ce qu’ils veulent dire. Comme le dit la magnifique affirmation de Saint-Exupéry dans Citadelle : « Je me sens lourd de secrets inutiles, je me sens lourd de trésors inutiles comme d’une musique qui jamais plus ne sera comprise. » Parfois j’ai le sentiment, comme vous certainement peut-être, que nous avons peut-être déjà perdu la bataille, en tous les cas si nous ne sommes plus capables de faire comprendre à ceux qui sont autour de nous l’actualité de la parole que nous voudrions leur porter. Mais ce désespoir évidemment ne doit pas nous atteindre, il ne doit pas nous empêcher d’agir, car le seul véritable péché, nous le savons, c’est le péché contre l’espérance. Et donc il nous reste à prendre au sérieux l’actualité de notre propre héritage.

    foi,christianisme,conscience,art & culture,éducation,transmission,sandrine treuillard,la france,politique,françois-xavier bellamy         Voilà ce que veut dire ne pas se laisser exclure : prendre au sérieux l’actualité de notre propre héritage, être convaincu que sans lui aucune société ne se fondera. Madame Taubira nous a menti quand elle disait qu’il s’agissait d’un changement de civilisation. Le mariage pour tous n’était pas un changement de civilisation, la déconstruction de notre héritage n’est pas un changement de civilisation, car il n’y a pas de civilisation dans la déconstruction de cet héritage, il n’y a que la dé-civilisation, la dé-culturation, la destruction de toute société.

    foi,christianisme,conscience,art & culture,éducation,transmission,sandrine treuillard,la france,politique,françois-xavier bellamy         Nous le savons bien encore une fois, les civilisations sont mortelles. Il ne reste donc plus qu’une seule possibilité : prendre au sérieux pour aujourd’hui et pour demain l’actualité de l’héritage que nous avons reçu pour tous ceux qui nous entourent, prendre au sérieux la soif qu’ils ont, même lorsqu’elle n’est pas dite, même lorsqu’elle n’est pas pensée, même lorsqu’elle ne s’exprime que sous la forme de l’agressivité, prendre au sérieux la soif de notre monde et la nécessité de dire à ce monde qui vient le message que nous avons reçu, en mettant sur ce message des mots d’une actualité absolue. Ne plus tenter simplement de nous faire plaisir en répétant les mêmes mots parce que nous avons le sentiment qu’ils nous parlent à l’intérieur de notre petite communauté, mais tenter de réinventer un vocabulaire qui parle à chacun de ceux qui nous entourent pour rejoindre au plus profond de leur cœur leurs aspirations les plus essentielles. Voilà ce que veut dire croire à la vérité de la parole du Christ. Croire à la vérité de la parole du Christ, c’est croire que tout homme a soif de cette parole, parce qu’elle le rejoint dans la vérité de sa personne, parce qu’elle le rejoint dans la vérité de toute aventure humaine.

    foi,christianisme,conscience,art & culture,éducation,transmission,sandrine treuillard,la france,politique,françois-xavier bellamy,ichtus,sacré cœur,saint martin,jeanne d'arc,adoration,eucharistie         Notre but donc n’est pas simplement de défendre nos convictions, notre but n’est pas de faire en sorte que nos chapelles ne s’écroulent pas trop vite, de les protéger en érigeant des lignes Maginot qui nous éviteront pour un temps de voir la destruction de ce que nos ancêtres ont construit. Notre but c’est de faire en sorte que nos chapelles parlent à nouveau à tous ceux qui nous entourent, notre but c’est de faire en sorte précisément de redonner à notre société la vie qu’elle attend en redonnant vie à l’héritage que nous avons reçu. »

    François-Xavier Bellamy

    Logo Ichtus.jpg

    12 octobre 2014 - « Faut-il défendre ses convictions »  Introduction au Colloque Ichtus  « Catholiques en action 2014 »
    (Extrait de Une civilisation qui a perdu le sens de l’actualité de son héritage ne peut que s’écrouler de l’intérieur)

    Photographies : Arrêts sur image de la vidéo-diaporama de Sandrine Treuillard

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    Détail de la statue de Sainte Solange
    patronne du Berry

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  • Prière d'Adoration du Bienheureux Charles de Foucauld

    Le Bienheureux tiret entre catholiques et musulmans. Une raison d'espérance

    Charles de Foucauld, la france, sacré coeur, foi, christianisme

    Prière

             Saint Mathieu. 4,10. « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu »… C’est vous qui nous le dites, mon Seigneur et mon Dieu : c’est la première parole sortie de votre bouche qu’on trouve dans l’Évangile touchant la prière : c’est aussi le principal, le fond de nos prières : adorer : se mettre à vos pieds, sous vos pieds, comme un néant, comme une poussière, bonne seulement à être sous vos pieds, mais une poussière pensante, une poussière aimante, une poussière qui vous admire, qui vous vénère, qui vous respecte et vous aime passionnément, qui baise et embrasse vos pieds en étant foulée par eux et se fond en amour et en vénération devant vous… Voilà mon 1er devoir envers vous, mon Seigneur et mon Dieu, mon Maître, mon Créateur, mon Sauveur, mon Dieu bien-aimé !… C’est pour me perfectionner et perfectionner mon prochain que je fais ces petites méditations. Et ce double perfectionnement je ne le veux que parce qu’il est le plus que je puisse faire pour votre gloire. Daignez donc bénir, mon Dieu, ce petit travail, ce doux travail, entrepris uniquement pour votre gloire, pour la consolation de votre Cœur. Cœur sacré de Jésus, je dépose en vous ce travail fait pour vous : répandez sur lui vos grâces pour qu’il soit ce que vous voulez qu’il soit. Notre-Dame du Perpétuel Secours, accordez-moi en ceci comme dans toutes mes pensées, mes paroles et mes actions, votre secours tout-puissant. Ma mère, sainte Magdeleine, saint Joseph, saint Jean Baptiste, saint Pierre, saint Paul, mon bon Ange, saintes femmes qui avez broyé des parfums pour embaumer Notre Seigneur, broyez ce travail et broyez-moi surtout moi-même et répandez-nous comme un parfum d’agréable odeur sur les pieds de Notre Seigneur. Daignez m’aider aussi en cela et en tout, chers saints sous la protection desquels je me suis particulièrement placé, sainte Anne, saint Joachim, saints Apôtres, saints disciples, saint benoît, saint Bernard, saint François d’Assise, saint Augustin, saint Alexis, saint Pierre d’Alcantara, saint Charles Borromée, saint François Xavier, saint jean Chrysostome, sainte Monique, sainte Thérèse, sainte Marguerite-Marie. Enfin, protégez-moi tous, en ceci et en tout, saints et saintes, et saints anges du Paradis ! Amen.

     

    charles de foucauld, la france, sacré coeur, foi, christianismeCharles de Foucauld
    « Méditation sur l’Évangile
    au sujet des principales vertus » (1896)
    Extrait de l’ouvrage « L’Esprit de Jésus »
    Éditions Nouvelle Cité, 2005

     

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    Image : Paul Vitrailliste à Chartres

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  • Jésus me désignait son Sacré Cœur entouré de la couronne d’épines : Natalie Saracco

    Un cœur qui écoute

    Émission présentée par Hubert de Torcy sur KTO. Il reçoit Natalie Saracco pour sa vision du Sacré-Cœur. Retranscription réalisée par La Vaillante d’après la vidéo de l’émission. À retrouver sur la page La France & le Sacré Cœur

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    HdT : Natalie Saracco, vous êtes auteur, réalisatrice, co-productrice d’un film qui sort le 4 juin 2014, « La Mante Religieuse », dont on a déjà beaucoup entendu parlé. Ce film est aussi le fruit de tout un parcours de foi. Je crois que c’est une longue histoire… Comment en êtes-vous arrivée à écrire puis réaliser ce film ?

    NS2.jpgNS : J’ai eu un terrible accident de la route il y a six ans. J’étais passagère, j’avais la place du mort – je confirme, ce n’est pas terrible d’être passager ! J’étais avec une amie. Je sortais d’un super rendez-vous : j’étais en développement très avancé d’un autre long métrage qui s’appelle « Larmes blanches ». Les larmes qui coulent, au pluriel, c’est une très belle histoire d’amour. J’étais avec un producteur de renom qui voulait produire mon film. Tout allait très bien. On prend cette voiture, direction Normandie. Ce qui est fou c’est que cette amie en question qui n’avait absolument pas la foi, qui était plutôt révoltée, une Jézabel, une Marie-Madeleine des temps modernes. La pauvre malheureuse, à chaque fois que l’on se retrouvait ensemble, j’en profitais pour lui parler de Dieu. Elle n’en pouvait plus. Et là, j’étais en train de lui dire ces dernières paroles avant l’accident :

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    « Écoute, réveille-toi, ne te dis pas ”on verra bien après”. Après ce sera trop tard. Aujourd’hui, ça peut être le jour de ta mort, tu n’en sais rien. N’attends pas le dernier moment pour t’ouvrir à Dieu, à ”qu’est-ce que tu fous ici !”. »


         

    NS1.jpgÀ ce moment précis, on double un camion, et on a un super accident. Au moment où on va pour dépasser le camion, lui a eu une queue de poisson d’une voiture qu’il a percutée et qui nous a renvoyé de trois quarts plein fouet, une immense espace Renault, bref… qui est venu se tanker derrière mon dos… Un truc terrible… À 130 km/h sur l’autoroute, vous imaginez… On a tapé à droite, à gauche, bref… On a terminé notre course folle encastrées dans la tôle toutes les deux. Toute la voiture était complètement broyée, il y avait juste notre petit habitacle. Je me revois, à trois reprises, la ceinture de sécurité, un modèle ancien (donc sans air bags), qui m’a arrêtée et qui a arrêté mon visage à ça du pare-brise… On s’est donc retrouvée prisonnière dans la tôle et tout de suite je me suis mise à ne plus pouvoir respirer et à cracher du sang.

    NS Christ souffrant 3.jpgChez moi, ils sont tous médecins, chirurgiens : en tant que bonne fille de médecins, je me suis dis : « Je ne peux plus respirer, je crache du sang, je dois avoir des côtes cassées qui ont perforé un poumon, j’ai une hémorragie interne, voilà… ». J’ai senti, à un moment donné, la vie vraiment partir. C’est-à-dire que là, à ce moment précis, les secours étaient déjà arrivés. Les pompiers découpaient la voiture en morceau avec d’immenses tenailles, cisailles… pour nous extraire par le pare-brise. J’étais sous assistance, j’avais tout le kit de survie : le papier en aluminium « en chocolat », l’assistance respiratoire, tout… Ils m’avaient transformée en Robocop, j’avais une minerve des pieds à la tête. Ils pensaient que j’étais en train de mourir, d’être paralysée… c’était terrible. Et j’ai senti très tranquillement cette chaleur, cette énergie que nous avons, qui fait que l’on se sent en vie. On ne peut pas le prouver mais on sent cette vie. J’ai senti cette énergie, cette chaleur me quitter, m’abandonner, en partant de la tête et en descendant, comme une bouteille d’eau en plastique percée par le bas, cette énergie descendait, baissait, baissait de niveau. Et là où cette énergie, cette chaleur me quittait je savais… j’étais totalement, d’abord, consciente. Et là, on sait absolument ce qui se passe, en toute vérité, en toute lucidité. Je me disais ”holala”… Je devenais totalement paralysée, froide comme du marbre et absolument consciente, très tranquillement, j’assistais à ma propre mort, je sentais la vie me quitter, me quitter… comme ça, cette chaleur, jusqu’aux pieds.

    NS Hallucinéé.jpgEt là, il s’est passé quelque chose de fou : je me suis retrouvée nez à nez avec le Sacré Cœur de Jésus. Jésus, en tunique blanche. Jésus, en train de pleurer à chaudes larmes. À chaudes larmes de souffrir juste le martyr. Jésus me désignait son Sacré Cœur entouré de la couronne d’épines. Il y avait comme des larmes de sang qui s’échappaient de son Sacré Cœur. Son Sacré Cœur pleurait des larmes de sang, en fait. Et les larmes du Christ et les larmes de sang de son Sacré Cœur venaient s’échouer dans mon propre cœur. Il voulait que je partage, que je ressente sa souffrance. Je peux vous dire que c’était un tel concentré de souffrance qu’on ne peut pas imaginer. Comme une espèce de concentré d’acide de souffrance. Je m’attendais à tout, sauf à cela.

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    NSChrist souffrant 2.jpgDéjà, à l’époque, j’étais croyante, je cherchais Dieu, j’aimais Dieu… Mais je ne m’attendais pas du tout à me retrouver face à Dieu. On était vraiment encore plus proche que vous et moi, vraiment tout près. Et de le voir en train de pleurer, de souffrir, défiguré par la souffrance. Du coup, j’en ai oublié ma peur de la mort. On se dit : « Ah, j’aurais dû faire ceci, cela, dire au revoir à Pierre, Paul, Jacques… » J’étais juste débordée par sa souffrance à Lui… que j’aimais déjà, mal… mais profondément, à l’époque. Je lui ai dit : « Ah !, mon Seigneur… ». On s’est parlé comme par télépathie : des sœurs auxquelles j’ai raconté l’histoire m’ont engueulée, m’ont dit : « Non, ce n’est pas par télépathie, vous vous êtes parlé dans un cœur à cœur. » Je lui ai dit : « Mon Dieu, pourquoi tu pleures ? » Là, Il m’a répondu, et Il a répondu à tout le genre humain, pas qu’à moi, c’est vraiment nous tous, ses créatures :

    NSVisageSouffrant.jpg« Je pleure parce que vous êtes mes enfants chéris, que j’ai donné ma vie pour vous, que je ne sais plus quoi faire pour vous. Et qu’en échange je n’ai que froideur, mépris et indifférence. Je pleure parce que mon cœur se consume d’un amour fou, pour vous tous qui que vous soyez et qu’en échange j’ai vos péchés et votre indifférence. Je pleure parce qu’il n’y a rien de pire que de brûler d’amour, que d’aimer ceux qui nous rejette, ceux qu’on aime le plus. »

    NS Cherchant.jpgVous voyez, Hubert, dans cette rencontre avec le Cœur du Christ j’ai été bouleversée pour plein de raisons, notamment deux qui m’ont complètement skotchée. La première, c’est de sentir physiquement l’amour de Dieu à travers le Sacré Cœur de Jésus, pour nous tous, qui que nous soyons. C’est-à-dire qu’avec Dieu il n’y a pas de casting. Ce n’est pas ”toi, tu corresponds au moule, au kit, tu as quinze enfants ; toi t’es comme ci, t’es comme ça ; toi tu es avocat, toi t’es un pauvre sdf ; toi tu mènes une vie qui ne correspond pas.” Il nous aime tous comme nous sommes. On est tous ses petits, Il nous aime à la folie et on a tous une importance unique, démesurée pour Lui. Il veut tous nous sauver. Mais il veut tous qu’on accepte de se faire aimer par Lui tels que nous sommes, qu’on ne doute pas de son amour.

    NS inspiration.jpgJe connaissais… Je chantais à la messe, je lisais dans la Bible l’amour fou, l’amour insondable de ce Dieu pour nous tous, mais c’était beaucoup plus intellectuel pour moi, théorique. Même si je l’aimais. C’était plus intellectuel. Et là, le Seigneur m’a fait sentir de manière physique cet amour pour nous. Cela m’a juste bouleversée. L’amour est bien au delà de tout ce que l’on peut imaginer. Donc, cela m’a complètement bouleversée.

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    Et deuxièmement, que ce grand Dieu qui est parfait, qui est saint, en plus du libre arbitre qu’il nous donne, pour l’aimer ou le rejeter, il nous mendie, à nous, pauvres pécheurs que nous sommes, notre amour. Il nous mendie à nous, pauvres pécheurs, Lui, ce grand Dieu, notre amour. C’est juste… surréaliste ! C’est dingue !

     

    HdT : Du coup, que lui avez-vous dit, une fois qu’Il vous a exprimé sa tristesse ?

     

    NS4.jpgNS : Cela a été comme un cri du cœur, encore. J’ai dit : « Seigneur, quel dommage de rendre l’âme, maintenant que je sais cela. Je voudrais pouvoir revenir sur terre pour témoigner de Ton amour fou pour nous tous, qui que nous soyons et pour te consoler, à ma façon, dans la nature qui est la mienne. C’est-à-dire, j’ai la totale : je suis à moitié italienne, bélier, marseillaise, femme, artiste… donc vous imaginez… un peu passionnée. Pour lui dire Tu es le plus beau, je T’aime… Et surtout que l’on connaisse que Tu es cet Amour et que Tu nous accueilles vraiment tous dans cet Amour. Et finalement, le pari que Dieu nous demande c’est juste de faire le pari fou de se laisser aimer par Lui, comme on est. Personne ne mérite Dieu, à par Dieu Lui-même.

    HdT : Et que s’est-il passé, du coup ? Parce que vous êtes là, aujourd’hui.

    NS2.jpgNS : Je me sens en sursis. Du coup… je vais juste vous dire une deuxième partie, vite fait, que je révèle à très peu de gens, mais je pense que là, c’est bien un endroit où je peux ouvrir vraiment mon cœur. Vous avez le droit à la saga, à la version longue.

     

     


    NS Joues gonflées.jpgQuand j’ai dit cela, à ce moment précis, j’ai été comme transportée dans un autre lieu, un autre endroit qui n’avait rien à voir. Et là, quelque chose de fou : je vois au-dessus de moi, face à moi, une espèce de demi cercle de lune, plongée dans une sorte de lumière, de nuée. Quelque chose d’écrasant, bien en hauteur et d’écrasant. On sentait que ça ne plaisantait pas. Et à ce moment-là, je savais, tout simplement, que c’était l’heure de mon jugement, l’heure de notre jugement, qui nous attend tous. En fait, j’avais face à moi le Tribunal céleste. Le fameux Tribunal céleste dont parle saint Paul dans les Épîtres. À l’époque, je ne l’avais absolument pas lu. Là, ce qui est dingue, c’est que la créature se retrouve face à son Créateur. En toute vérité, en toute responsabilité. On doit répondre jusqu’au dernier petit pseudo détail de notre vie. Pas question de dire, vous savez, comme dans la cour de récréation : « Je lui ai tiré la langue parce qu’il m’a tiré les couettes… J’ai fait ceci parce que cela… » Là, non, c’est toi, la créature, face à ton Créateur. Et là, une voix… Je peux vous dire on n’en mène pas large. Il vaut mieux le savoir, parce que Dieu est miséricordieux, Il est absolu dans on Amour, Il veut tous nous sauver, certes, miséricordieux. Mais Il est aussi absolu dans sa Justice, sinon Il ne serait pas Dieu. Ça dépend de notre réponse, de notre libre arbitre. Et là, une voix me dit : « Vous serez jugés  (vous tous, les humains), vous serez jugés sur l’amour de Dieu, l’amour vrai de Dieu, et l’amour vrai des frères. » Et qu’en gros, tout le reste, c’est de la littérature.

    HdT : Et vous avez repris vie…

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    NS : À ce moment précis, j’ai été comme réinjectée dans mon pauvre petit corps dans la voiture. J’ai fait comme si je me prenais une méga-décharge : « AAhh ! » (Elle ouvre grand la bouche et inspire, gonfle ses poumons et recrache l’air). J’ai repris ma respiration, j’étais complètement essoufflée. Et il s’est passé le phénomène inverse. C’est comme si on m’inoculait un liquide brûlant, de la pure lave, un liquide très chaud par les pieds et cette chaleur reprenait. Je me suis arrêtée net de cracher du sang et j’ai pu bouger à nouveau. Bon, je ne pétais pas la forme, évidemment ! Mais je savais que j’étais là, encore…

    Effectivement, depuis, je me sens en sursis. Mais finalement, on est un peu tous en sursis ! 

    Hubert de Torcy.jpgHdT : Merci beaucoup Natalie pour ce beau témoignage. Malheureusement notre émission s’arrête là. Je rappelle que vous êtes l’auteur, la réalisatrice et la co-productrice de ce film qui sort en salle le 4 juin 2014, qui s’intitule « La Mante Religieuse ». Un site internet pour en savoir plus sur ce film : www.jaimelamante.com. Merci encore d’avoir accepté notre invitation.


     

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     NS : J’en suis ravie !                             

     

     

     

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  • Cœur de Jésus : Il a pris ma tête et l'a posée sur sa poitrine…

    Enseignement lors de la 4ème Session des Familles à Paray-le-Monial
    Mercredi 20 août 2014
    Retranscription réalisée par La Vaillante (La France & le Sacré Cœur) depuis l’enregistrement de Gloria.TV

    Le Père Ottavio de Bertolis a la chance de vivre à 20 mètres de la chambre de saint Ignace à Rome. Il est attaché à l’église du Gesù. Je voudrais vous demander, Père, de nous expliquer comment vous avez rencontré le Cœur de Jésus. 

     

    Ignace de Loyola.jpg         « J’ai toujours reçu la grâce de la foi dans ma vie. Mais quand j’étais enfant je me demandais ce que signifiait exactement le Cœur de Jésus, le cœur du Sauveur. Pour moi, c’était aussi un problème linguistique. Pourquoi dire : «  Cœur de Jésus, prends pitié de moi ! » ? Il n’est pas plus facile, plus simple de prier : « Jésus, par ton Cœur prends pitié de moi ! ». Pourquoi parler du cœur du Sauveur ? Y a-t-il une différence entre le cœur du Sauveur et le Sauveur lui-même ? Pendant longtemps dans ma vie, quand j’étais jeune, avant d’entrer dans la Compagnie de Jésus, je me le demandais toujours, je voulais comprendre. En fait, je n’avais pas compris et je ne pouvais pas prier le Cœur du Sauveur. Cela ne signifie pas que je ne priais pas, mais je restais avec ce doute. Pourquoi le Cœur du Sauveur ? Alors j’ai lu beaucoup de livres. Mais les livres ne m’ont pas aidé. J’ai lu des livres populaires, mais les livres trop populaires étaient trop simples et ceux de théologies trop difficiles. C’est ainsi que j’ai compris que connaître le Cœur du Sauveur ne venait pas des livres. Cela ne dépend pas de notre force, de notre culture. Le Cœur de Jésus est montré par Jésus même, à chacun de vous. Vous ne devriez pas être ici pour entendre quelqu’un, un prêtre de Rome, parler du Cœur du Sauveur. Vous devriez être ici pour écouter Jésus qui parle de son Cœur à chacun d’entre vous. Car il a un mot, une parole pour chacun de vous. Je peux vous parler à tous mais je ne connais pas votre histoire, votre langage. Mais Lui, si, Lui peut parler à chacun d’entre vous. Comme j’ai connu le Seigneur dans ma faiblesse et comme j’ai reçu la parole du Seigneur qui m’a montré son Cœur, je suis sûr qu’aujourd’hui, à Paray-le-Monial, Il veut parler à chacun de nous.

    Coupe eucharistique.jpg         Pendant longtemps je me demandais : « Pourquoi, Seigneur, qu’est-ce que cela veut dire ? », mais je ne trouvais pas de réponse. Quand vous ne trouvez pas de réponse vous ne pouvez faire qu’attendre. Regardez… Quand je suis entré dans la Compagnie de Jésus… - je vais souligner l’importance d’être jésuite pour la dévotion au Cœur du Sauveur. J’étais novice… Deux petites histoires. La première fois, quand j’étais novice, lors d’une des premières messes durant mon noviciat à Gênes, le Père, pendant l’eucharistie, nous a donné la coupe du Sang du Sauveur et, peut-être à cause de la forme de la coupe, j’ai eu une impression, une motion intérieure dirait saint Ignace, une forte motion intérieure : « Bois à mon Cœur ! ». Quand nous buvons à la coupe de l’eucharistie nous buvons au Cœur même du Sauveur. Car l’eucharistie est le Cœur de Jésus. C’est un premier pas : « Reçois mon Cœur, bois à la coupe de mon Cœur. Tiens mon Cœur dans tes mains. » Tous, chaque fois que vous recevez l’eucharistie, vous tendez votre main et Jésus pose son Cœur dans vos mains. Dans vos mains, comme vous êtes. Il n’a pas choisi des hommes et des femmes idéals, sans péché, mais il a choisi des hommes et des femmes réels, comme nous tous. Et depuis, j’ai fait les Exercices. Vous savez que les Pères Jésuites pendant le noviciat font le Mois des Exercices Spirituels. En effet Les Exercices Spirituels sont une grande contemplation du Cœur de Jésus, renforcée par des intuitions de notre père saint Ignace. Tout le mois des Exercices est une longue contemplation, un cœur à cœur avec la vie du Sauveur. Jésus montre son Cœur à travers sa Parole. Toute sa Parole nous parle de son Cœur. Toute la Parole de Dieu. C’est-à-dire de la première page de la genèse jusqu’à la dernière du livre de la Révélation. Toute l’Écriture sainte est un don du Cœur de Jésus. Ce sont comme des morceaux d’une mosaïque qui, tous ensemble, montrent et éclairent la personne même du Sauveur, c’est-à-dire son Cœur. Alors la Parole de Dieu écoutée dans notre cœur, comme la Vierge Marie, la personne même devient le Seigneur. C’est-à-dire son corps, le crucifix contemplé. La personne même, dans sa réalité physique que saint Ignace nous aide à imaginer, à contempler, à écouter, à toucher, pendant les Exercices, est une grande contemplation du Cœur du Sauveur. Ignace ne parle pas explicitement du Cœur de Jésus, l’expression n’était pas en usage dans son temps, mais en effet, dans les Exercices Spirituels vous avez tout ce qui constitue en profondeur la spiritualité du Cœur du Sauveur.

    foi, sacré cœur, christianisme         Et depuis… Je dois choisir seulement quelques petites histoires mais j’en aurais beaucoup à raconter… À la fin de mon noviciat… Vous savez que les novices Jésuites doivent passer un mois entier dans un hôpital. Je suis allé à Turin où il y a un grand hôpital fondé par le Bienheureux Cottolengo, une vraie cité dans la cité, où il y a des milliers de malades incurables, des handicapés… dont beaucoup de personnes diraient qu’ils n’ont pas de dignité à vivre. J’ai reçu un petit groupe de handicapés, une douzaine. Parmi cette douzaine il y en avait un en particulier qui ne pouvait pas parler, répondre, écouter. Il y a toujours quelqu’un qui peut répondre, vous pouvez parler en souriant, par quelques mots… Vous pouvez établir un lien avec lui, de quelque sorte que cela soit. Mais celui-ci qui s’appelait Aloïs, pendant tout un mois, n’a jamais pu établir aucun lien. Il vivait dans un monde inaccessible pour moi. Chaque jour on devait leur donner à manger, les laver, les vêtir, etc. Le dernier jour de ma présence… C’était une expérience très profonde. Peut-être que cela ne vous dira rien… Mais pour moi, j’ai vécu cela très profondément comme motion intérieure. J’étais en train de lui donner à manger comme chaque jour et plusieurs fois par jour, mais comme si j’étais avec une chose… et quand j’étais en train de lui donner à manger la petite sœur est passée et m’a dit : « Vous partez, demain, vous retournez à Gênes… », et j’ai répondu : « Oui, oui ma sœur, je m’en vais demain… ». À ce moment-là, très intéressant car le Seigneur parle non seulement à travers l’Écriture Sainte, mais parle avec la vie, la vie de chaque personne que nous rencontrons… Il a pris ma tête et l’a posée sur sa poitrine. Vous savez que la tête sur la poitrine est l’expérience du disciple aimé. Je me souviens qu’à ce moment, et seulement à ce moment, j’ai pensé à toutes les fois quand j’étais jeune et que je priais le Seigneur et lui disait : « Seigneur, donne-moi de connaître ton Cœur ! Donne-moi de connaître l’amour de ton Cœur. Laisse-moi poser ma tête sur ta poitrine, comme le disciple bien-aimé ». Alors j’ai compris qu’à ce moment-là il m’avait révélé que toutes mes prières avaient déjà été écoutées. À ce moment-là seulement il m’a montré qu’elles avaient déjà été entendues. C’est-à-dire que j’avais posé ma tête sur sa poitrine, non pas seulement à cet instant précis à Turin, mais aussi pendant ma vie précédemment, quand je ne voyais pas son Cœur. J’ai compris que nous pouvons louer le Cœur du Seigneur, l’adorer, le célébrer dans la liturgie, dans le silence, mais il est vrai que le Cœur du Sauveur est le cœur des pauvres. « Ce que vous avez fait à chacun de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». La présence personnelle de Jésus n’est pas seulement la présence réelle du sacrement, mais aussi la présence personnelle de ces pauvres. Car il est présent dans ses frères. C’est l’expérience des disciples d’Emmaüs. Je crois que nous sommes tous comme les disciples d’Emmaüs. Nous faisons notre chemin, nous parlons entre nous, nous pleurons sur nos problèmes, sur nos blessures, nous parlons de nos espérances… mais nos yeux ne peuvent pas Le voir. Mais Il est avec nous. Seulement à un moment opportun Il montre sa Présence. Et quand il montre sa Présence nos yeux Le reconnaissent et la Lumière se fait dans nos cœurs et nous pouvons comprendre qu’Il était avec nous. Non pas seulement dans ce moment de grâce mais tout au long du chemin, car il nous a toujours aimé. Et pour moi c’est l’expression foncière du Cœur du Sauveur. Si vous me demandez, par exemple : Où peut-on trouver l’expression privilégiée du Cœur du Sauveur ? Lisez la Première Épître de Jean. Selon mon point de vue la Première Épître de Jean est le livre en condensé de toute l’Écriture. Si vous me demandez de retenir un seul livre ou passage de la Bible, je répondrais la Première Épître de Jean. Et si vous me demandez de ne retenir qu’un chapitre de cette Épître je répondrais le chapitre 4. Et si vous me demandez de ne retenir qu’un verset : « Nous n’avons pas aimé Dieu, mais Il nous a aimé le premier. » La primauté de son Amour pour nous. Elle est toujours vraie. Affirmer qu’Il nous a aimé le premier signifie qu’il nous aime comme nous sommes et là où nous sommes.

    foi,sacré cœur,christianisme         Notre vie est une vie réelle. La vie de chaque homme et de chaque femme a ses contradictions, ses espérances, ses forces et ses faiblesses. Nous sommes des hommes réels, Il nous a aimé comme nous sommes. Beaucoup, ici, vous êtes en famille. La famille est remplie d’expériences. Il y a des familles heureuses, d’autres divisées, des couples divorcés, des veuves, des solitudes, des célibataires… Le célibat peut être un choix, ou presque un choix ou tout à fait un choix. Ce peut-être une disgrâce, cela dépend. Nous sommes comme nous sommes. Notre vie est aussi signée par la violence que nous avons pu recevoir. Peut-être avons-nous aussi fait violence. La rancœur peut s’insinuer dans notre vie. Envers mon mari, envers mon fils, même envers Dieu. Et nous devons avoir le courage d’admettre que nous-mêmes pouvons avoir de la rancœur envers le Seigneur : « Pourquoi as-tu permis tout ce qui m’est arrivé ? » ; « Pourquoi as-tu permis la maladie de ma femme, de mon mari, la mort, la souffrance ? » ; « Pourquoi as-tu permis ma vie ? ». Ce sont des questions réelles. Vous pouvez penser au Livre de Job, par exemple. Je ne peux pas répondre. Je dis seulement que ces questions sont sérieuses. Je crois que l’Écriture ne répond pas à ces questions comme nous le voulons, mais l’Écriture témoigne qu’Il nous a aimé comme nous sommes et là où nous sommes. Peut-être que maintenant nous portons sur nos épaules une vie normale ou une vie pleine de difficultés. Peut-être est-ce une vie proche ou dans l’Église ou au delà, en dehors de l’Église. Cela n’importe pas, le Seigneur nous a aimé comme nous sommes et là où nous sommes. Les problèmes, les difficultés, la faiblesse de notre vie restent. Mais ce que Jésus à dit à l’Apôtre Paul est vrai pour chacun de nous : « Ma grâce se montre parfaitement dans ta faiblesse. » Si vous me demandez : « Selon toi, où l’Apôtre Paul parle-t-il le plus parfaitement du Cœur du Sauveur, de la dévotion à son Cœur, de la spiritualité du Cœur du Sauveur ? » Je crois qu’il en parle bien dans l’Épître aux Galates, chapitre 2, verset 20 : « Ma vie présente dans la chair, j’ai la vie dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé, il s’est livré pour moi. » « Dans la chair… » : dans l’Écriture vous savez que « la chair est l’humaine faiblesse ». La chair ne signifie pas seulement le sexe, comme pour nous. La chair est l’humaine faiblesse dans toutes ses manifestations. Naturellement aussi l’affectivité, mais pas seulement. Nous vivons dans la chair. Pour vivre nous ne pouvons pas vivre en dehors, au delà de la chair. Nous sommes hommes de chair. Mais notre vie présente avec les difficultés, les espérances, les blessures, avec notre histoire qui nous conditionne, naturellement. Mais nous vivons dans la foi en le Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi. Il m’a aimé. Notre solitude est habitée par Lui. Alors vous comprenez que seule la foi nous soutient. Nous ne voyons pas, sauf par moment… Nous avons aussi des moments de lumière. Je vous ai parlé de mes petits moments de lumière. Je suis sûr que vous aussi avez reçus, dans votre vie, des moments de lumière, comme les disciples d’Emmaüs. Mais ce sont seulement des moments. Quand nous le reconnaissons, il disparaît à notre vue. Mais reste l’expérience.

    foi,sacré cœur,christianisme         À la lumière de cette expérience nous reconnaissons — saint Ignace dirait : « Nous discernons » — la présence de Dieu, même aujourd’hui quand je ne le vois pas. Quand il n’est pas présent à mes yeux. Mais je sais, car la foi est lumière dans mes ténèbres. Alors, ma solitude, mes blessures, ma faiblesse ne sont pas seulement le lieu de mon abandon, mais sont le lieu de sa Présence. Vous comprenez donc comme notre vie doit être soutenue, signée, marquée par la prière quotidienne. C’est-à-dire par l’écoute de chaque jour de la Parole du Seigneur. Car la foi naît dans l’écoute de la Parole de Dieu. Alors chaque jour, comme la Vierge Marie, écoutons la Parole de Dieu. Car la Parole est le premier don du Cœur du Sauveur. Le Cœur du Christ est la Parole dans laquelle toutes les paroles ne font qu’une. La Parole foncière. Toutes les paroles de l’Écriture, tous ces petits morceaux de cette grande mosaïque se fondent, peuvent se résumer en une seule parole : le Cœur du Sauveur. Notre faiblesse reste mais nous vivons dans la foi du Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi. Il m’a aimé. Excusez-moi, mais nous n’avons pas eu besoin de sainte Marguerite-Marie (Alacoque) pour savoir qu’Il m’a aimé. « Regarde ce Cœur qui a tant aimé le monde ». La mystique confirme toujours l’Écriture sainte. Elle ne fait pas que confirmer l’Écriture. La mystique est l’expérience de l’Esprit qui accompagne la vie de l’Église à travers ses saints. Et Jésus donne sa Parole, à travers l’Esprit Saint, à ses témoins privilégiés que sont les saints comme sainte Marguerite-Marie. Mais la vérité qu’Il m’a aimé ne vient pas de Marguerite-Marie. Elle vient de l’Évangile. Il m’a aimé et s’est livré pour moi. C’est-à-dire…

    foi,sacré cœur,christianisme         Peut-être que nous avons aussi péché dans notre vie, mais Il s’est laissé abandonner par nous. Nous pouvons être opprimé, oppressé par le souvenir de nos péchés. Mais regardez : le péché, le coup de lance qui a transpercé le Cœur du Seigneur, est devenu la clef pour ouvrir son Cœur. De mon point de vue, vous pouvez ici contempler la puissance, l’omnipotence et la générosité, la fidélité de Dieu qui a choisi non pas les bonnes œuvres, non pas les prières de quelques justes pour laisser ouvrir son Cœur, mais un coup de lance. C’est-à-dire le symbole de comment les hommes l’ont accueilli, Lui. Il est venu parmi les siens mais les siens ne l’ont pas accueilli. C’est Jean aussi qui dit aussi cela. Alors, il est vrai que pour le monde, pour l’Église aussi peut-être, pour moi aussi… il s’est laissé blesser par moi. Dans la liturgie de la messe de Pâque on chante : « Felix culpa », « bienheureuse faute ». Bienheureuses soient vos fautes car avec nos fautes nous avons ouvert le Cœur du Sauveur. Et cela est la fin du royaume du mal. Car Jésus a choisi les armes du mal pour détruire le mal lui-même. « Felix culpa quae talem et tantum meruit habere redemptorem », « Ô bienheureuse faute qui nous a valu un tel rédempteur ». Il s’est consacré lui-même pour nous. Toute la vie de Jésus est résumée dans son Cœur. Toutes les pensées, toutes les forces, tout ce qu’il a dit, tout ce qu’il a fait, toute sa personne est résumée dans son Cœur. Il s’est lui-même consacré pour nous. Nous pouvons contempler dans l’Évangile de Jean, le chapitre 13, 14 : « Je me sanctifie pour eux ». S’Il s’est donné lui-même, s’Il nous a aimé le premier, nous pouvons nous donner à Lui, comme nous sommes et tout ce que nous sommes. Parce qu’Il a tout aimé de nous. Tout ! Cela est difficile à comprendre. Pascal dirait « le Dieu des philosophes et le Dieu de Jésus-Christ ». Le Dieu des philosophes, le Dieu des moralistes, par exemple, ne peut pas dire que Dieu a aimé mes péchés. Mais le Dieu de Jésus-Christ, oui. Car il a vu ma tristesse dans mes péchés. Ma solitude, ma désespérance. Ils m’ont abandonné, moi, Source de l’eau vive. Moi, je suis l’eau vive. Comme Il s’est consacré lui-même à nous, nous pouvons nous consacrer nous-mêmes à Lui. Nous consacrer nous-mêmes : ce n’est pas seulement la consécration des prêtres ou celles des religieuses dans les vœux religieux. Mais c’est la consécration du baptême. La consécration foncière de toute l’Église. Se consacrer à Lui est une réponse à Sa consécration. Nous allons répondre à son amour. Que pouvons-nous offrir ?

    foi,sacré cœur,christianisme         Quand j’étais jeune, je croyais que je pouvais donner à Dieu juste mes bonnes œuvres, mes prières… toutes les choses bonnes que je pouvais faire. Et j’ai conçu (malheureusement…) ma vie spirituelle comme devant faire de bonnes œuvres, toujours, de plus en plus, jusqu’à n’avoir plus aucun péché, ou presque plus aucun. Paul dirait : « Tu cherches ta justification », c’est-à-dire ta juste relation avec Dieu, « par la Loi », car les œuvres sont prescrites par la Loi. Mais nous avons pu constater que c’est impossible. La Loi ne justifiera aucun de nous. Car nous tous, comme l’Apôtre Paul, disons de nous-mêmes : « Nous faisons beaucoup de choses que nous ne voulons pas faire en réalité, et nous ne pouvons pas faire beaucoup de choses que nous voulons faire. » Mais nous ne pouvons pas, nous sommes faibles. Alors, voyez ! Si la Foi peut nous ouvrir la porte de la réconciliation — et cela est la doctrine de Paul, c’est la doctrine chrétienne. Notre justification, notre juste relation avec Dieu est ouverte par Lui et non pas par moi. Il a détruit tous les obstacles, toute la distance que je prenais entre moi et Lui, il l’a couverte parce qu’il est venu vers moi. Non pas parce que je suis allé vers Lui. Mais Il est venu à moi. Il a donc aimé dans ma vie non pas seulement les bonnes choses : ma joie, mes bonnes œuvres, quand j’étais bien : c’est le Dieu des philosophes. Mais il m’a aimé, moi. Au delà de la Loi. Dans mes blessures, dans mes péchés, dans mes faiblesses. Je crois qu’Il demande aujourd’hui, à chacun de nous : « Donne-moi ta faiblesse. Donne-moi ce dont tu n’es pas fier. Donne-moi ta vie comme elle est. Donne-moi ta solitude, ta maladie, tes difficultés. Je ne promets pas que je vais résoudre tes problèmes. Mais je promets que je montrerai en toi — comme le mentionnera Paul — la grandeur de ma puissance. » Nous restons faibles. Nous restons pauvres. Car Dieu aime les pauvres afin qu’aucun de nous ne puisse s’enorgueillir devant Lui. Je veux dire simplement que notre force est notre faiblesse.

    foi,sacré cœur,christianisme         Quand j’ai compris cela, ma vie spirituelle, ma vie chrétienne, ma vie comme prêtre s’est vraiment simplifiée. Et maintenant je n’ai plus peur. Peur de moi, peur de mes péchés, peur de mes difficultés. Je n’ai plus peur. Car j’ai compris qu’il m’aime comme je suis. Et tout ce qui m’est arrivé dans la vie, non seulement les dons reçus, et j’ai comme vous, reçu beaucoup de dons, mais aussi le mal. L’Épître aux Romains, chapitre ?, verset 28 : « Tout s’est passé par le bien de ceux qui aiment Dieu. » Et la force de l’Écriture est qu’elle dit : « Tout » ! Nous entendons normalement « tout le bien ». Mais il est écrit : « Tout » ! Nous pouvons relire notre vie avec ses défauts. Lis ta vie, même les pages plus obscures, en demandant : « Où es-tu, mon Dieu ? Où étais-tu, Cœur du Sauveur quand tu as permis cela pour le bien ? Étais-tu avec moi, même si je ne te voyais pas ? » Car nous sommes toute notre vie comme les disciples d’Emmaüs. Il est près de nous, il chemine avec nous, il parle avec nous, mais nos yeux sont incapables de le reconnaître. Mais il est là. Quelques fois nous le voyons. Il disparaît. Et nous pouvons retenir dans notre cœur cette expérience. Alors, se consacrer au Sacré Cœur signifie se donner soi-même. Voyez… Je croyais être très intelligent et avoir compris tout cela le premier — je suis très intelligent… je suis un jésuite (rire de l’assemblée). Mais en effet, une fois, en lisant une homélie de saint Basile le Grand : Le saint n’est pas celui qui donne à Dieu de bonnes choses, de nouvelles bonnes œuvres. Nous pouvons entendre la vie chrétienne comme étant de bonnes œuvres à faire. Nous pouvons prier le chapelet le premier vendredi du mois, et tous les jours… bien ! Nous pouvons aussi faire des œuvres par esprit d’obéissance qui n’est pas l’esprit de l’amour. Nous pouvons être observant de la Loi, mais la Loi peut être observée sans amour. Nous en avons malheureusement beaucoup d’exemples. Saint Basile le Grand dit : « Saint, n’est pas qui donne à Dieu de bonnes œuvres ». Multiplier les bonnes œuvres : l’exemple que je donnais de ma vie devant de plus en plus être remplie de bonnes œuvres. Ce n’est pas possible. À un certain point, la construction ne réagit plus. « Mais est saint, poursuit saint Basile le Grand, celui qui s’offre lui-même à Jésus-Christ. » Ce qui est beaucoup plus, vraiment plus que des œuvres. Et nous-mêmes, nous sommes aussi, et je crois surtout : nos ténèbres, nos faiblesses, notre ambiguïté, notre capacité à faire ce que nous comprenons être bon.

    foi,sacré cœur,christianisme         Alors, pour résumer, la consécration au Cœur du Sauveur fleurit dans la Consécration même du Christ en nous. Il s’est sanctifié lui-même pour nous. Il s’est sanctifié lui-même pour nous quand il s’est livré à nous. Il s’est livré non pas il y a deux mille ans, aux Romains et aux Juifs dans l’Évangile. Il s’est livré à nous dans notre vie, dans ce que nous avons voulu faire de Lui. Et maintenant aussi, nous recevons l’eucharistie. Qu’allons-nous faire de Lui ? Nous ne le savons pas. Peut-être du bien, peut-être du mal. Il s’est livré à nous. Mais s’Il se livre à nous, Il se livre à nous comme nous sommes et là où nous sommes. Et tout obstacle est détruit par Lui. Je parle de la Grâce. Cela signifie simplement que de l’ancienne parole « grâce », nous avons reçu une nouvelle Grâce. C’est pourquoi nous pouvons nous donner nous-mêmes. La consécration au Cœur du Sauveur n’est pas un vœu religieux. C’est plus important, car les vœux religieux sont des spécificités de la seule consécration chrétienne, qu’est le baptême. Pauvreté, chasteté, obéissance… Nous incarnons, nous cherchons à incarner dans notre faiblesse la vie même de Jésus. Mais la racine, la source de tout cela est l’amour de Jésus qu’il a manifesté en nous. Alors nous voulons dire : « Seigneur, je te confie à toi seulement la confiance en Dieu ». Le Psaume 91, « Toi qui habites sous la protection de Dieu », dit « j’ai confiance en Toi. ». La confiance en Lui est la confiance qui a détruit tous les obstacles. Il n’est pas mon ennemi. Il n’est pas un étranger. Il n’est pas un maître. Il est un époux. Un Époux. La spiritualité du Cœur de Jésus montre la tête sur la poitrine de Jésus. Vous savez, c’est une citation implicite du Cantique des cantiques, au chapitre 8, verset 6 : « Pose-moi sur ton cœur. ». Le Cantique est l’amour nuptial. Le cœur de Jésus est un cœur d’époux. Et en fait Il a donné son corps pour nous. Et l’Époux est celui qui nous donne Son corps. Comme l’épouse est celle qui donne son corps à l’époux. Ainsi, Il me donne son corps dans l’Alliance du mariage — lisez le livre du prophète Osée, le chapitre 2, le 11 ; même Ézéchiel. Il m’a aimé de cette manière et alors je lui donne mon corps, ma chair. La vie présente dans ma chair je la vis dans la foi. Il m’a aimé. Il lui donne sa force qui peut ressusciter de la mort. Ma vie a besoin de son Esprit. « Recevez l’Esprit Saint. » L’Esprit Saint est le don du Cœur du Sauveur. L’Apôtre Jean, à la page de la Pâque : « Il donna (rendit) l’Esprit Saint. » Quand il mourut, il souffla son esprit. L’Esprit est le don du Cœur du Sauveur qui est devenu vide.

    foi,sacré cœur,christianismePeut-être avez-vous (malheureusement, mais ce peut-être une expérience) été présent à la mort de quelqu’un. Je me souviens, par exemple, de la mort de ma mère. Quand elle mourut, le dernier : « HHHhhhh………… » (le père fait entendre le bruit de l’air sortant de la bouche) et vous comprenez que les poumons se vident. Notre corps devient comme un sac totalement vide. La kenosis (kénose) du Christ, c’est-à-dire son anéantissement. Le Cœur du Sauveur nous donne son Esprit, c’est-à-dire sa Vie. La vie du Chef, de la Tête du Corps ressuscité, est elle-même notre vie, nous qui sommes les cellules de son Corps.
     

    foi,sacré cœur,christianisme         Aujourd’hui, l’Église célèbre saint Jean Eudes, un des saints qui a beaucoup aimé le Cœur du Sauveur. L’Église, dans la liturgie des heures à l’Office des lectures, offre une réflexion de saint Jean Eudes qui dit : Jésus est la Tête du Corps. Son Esprit se déploie dans tout son Corps. De même que son Esprit en tant que force de la Tête se déploie dans tout mon corps, la Force, l’Esprit du Corps du Seigneur se déploie en chacun de vous. Il est le don de l’Esprit. Et l’Esprit est Seigneur et donne la Vie. Nous pouvons offrir, c’est-à-dire Lui consacrer notre vie comme elle est ; ma famille comme elle est. Je veux souligner. Non une famille idéale. Mon histoire, comme elle est. Elle restera, mais ce qui va changer n’est pas l’expérience empirique extérieure de ma vie. Mais c’est moi qui vais changer. Car moi je suis déjà ressuscité avec Lui quand je reçois son Esprit. Et avec son Esprit la vie que je vis dans ma chair blessée, j’ai la vie dans Sa puissance. Et sa Puissance se montre à moi. C’est pourquoi nous pouvons pardonner à tous ceux qui nous ont blessé. Nous pouvons bénir tous ceux qui nous ont maudit. Nous pouvons donner notre corps, notre vie au service de l’Église et du Peuple de Dieu.

    Merci…

     

    Père Ottavio de Bertolis
    Enseignement lors de la 4ème Session des Familles à Paray-le-Monial
    Mercredi 20 août 2014
    Retranscription réalisée depuis l’enregistrement de Gloria.TV
    « Le cœur de Jésus par le Père Ottavio de Bertolis »
     


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    La France et le Sacré Cœur de La Vaillante

     

                

                              

     

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  • Le culte du Cœur de Jésus : synthèse de toute la religion catholique

    Congrès Adoration - Conférence aux Sanctuaires de Paray-Le-Monial. 
    Le 7.VII.2014 - Père Bernard Peyrous : Haurietis aquas in gaudio de fontibus Salvatoris « Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut » Jérémie 30,21. Citation reprise aux premiers mots de l'Encyclique de Pie XII, le 15 mai 1956.

     

    PortraitBernard Peyrous.jpg         L’Encyclique de Pie XII Haurietis aquas commence comme cela : « Vous puiserez les eaux aux sources du Salut ». C’est le père Kars qui a voulu que nous parlions de cette Encyclique parce que dans tous les documents pontificaux existants c’est celle qui parle le plus de l’eau. Alors il avait prévu le temps d’aujourd’hui… (rire de l’assemblée) c’est donc une prophétie en réalité (rire de l’assemblée). Bien, allez, on va être sérieux et on va, s’il-vous-plaît, confier d’abord nos cœurs à la Vierge Marie, et après nous commencerons cet enseignement. (Prière Je vous salue Marie). Notre-Dame de la Sagesse, Priez pour nous.

             La plus grande encyclique sur le Cœur de Jésus est cette Encyclique de Pie XII, dont on vient de vous donner le titre, Haurietis aquas in gaudio, « vous puiserez les eaux avec joie aux sources du Salut » ou « du Sauveur ». C’est le plus grand document sur le Cœur de Jésus et quelque part elle n’a pas été dépassée, même si, je pense, qu’une nouvelle encyclique à l’heure actuelle serait utile. Cette encyclique a été promulguée en 1956 : ce n’était pas un hasard, c’était le centenaire de l’institution par le Pape Pie IX de la Fête du Cœur de Jésus. Cette fête avait été demandée par le Christ à sainte Marguerite-Marie (Alacoque) en 1675 et elle n’a été instituée que beaucoup plus tard, en 1956. Cette encyclique a été faite pour le commémorer. Je voudrais dire un petit mot, non pas de l’ensemble de l’encyclique, qui est un document assez long, mais je voudrais donner quelques points importants et aussi le rapport entre cette encyclique sur le Cœur de Jésus et le Saint Sacrement, l’Eucharistie. Le titre de l’encyclique vient naturellement des deux phrases que l’on trouve chez saint Jean. La première phrase quand Jésus dit ceci, le dernier jour de la fête, le plus solennel : « Jésus debout s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi comme le dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son sein. » Les fleuves d’eau vive c’est évidemment la charité du Christ qui coulera de notre cœur vers le monde. Cette charité du Christ est liée, en réalité, à la mort de Jésus sur la Croix, et à ces fleuves d’eau vive qui coulent du Côté transpercé du Christ. Ce qui veut dire que si nous regardons le Christ, si nous aimons le Christ, nous sommes remplis de la Charité. Et comme le dit le Pape Pie XII au début même de son encyclique, « la Charité, l’Amour, c’est le Saint Esprit ». L’Encyclique Haurietis aquas présente cette particularité d’être extrêmement centrée sur le rôle de l’Esprit Saint. Si nous croyons en Jésus, si nous aimons Jésus, si nous contemplons Jésus, si nous prions Jésus, si nous recevons les sacrements, alors les fleuves d’eau vive coulant du Côté du Christ viennent dans notre âme, et à notre tour de notre côté coulent les fleuves d’eau vive sur le monde. Ces fleuves d’eau vive qui vont couler de notre côté, c’est aussi une réponse à l’Amour du Christ, et c’est ce que dit également le Pape dès le début même de l’encyclique, c’est-à-dire que, au fond, nous allons rendre, et cela c’est tout à fait le message de Paray-le-Monial manifesté dès le début de l’encyclique, nous allons rendre Amour pour Amour. Rappelez-vous que le message de  Paray-le-Monial tel que l’on en a brièvement parlé hier soir, c’est un appel à l’Amour. Le Christ qui n’est pas aimé demande aux hommes de l’aimer. Ce qui peine le plus le Cœur du Christ c’est que les hommes ne répondent pas. Quand le Christ sur la Croix dit : « J’ai soif ! », naturellement il est complètement déshydraté par le supplice du fouet qu’il a subi et le sang qu’il a perdu, il est comme un papier desséché, un papier buvard desséché… mais en même temps, c’est aussi un mot symbolique : le Christ a soif de notre amour et notre amour ne lui est pas donné. Notre amour rafraichît, en quelque sorte, le Christ. Quand nous entrons dans cette logique, nous aimons le Christ, nous rendons au Christ amour pour amour, et à ce moment-là le Christ nous envoie l’Esprit Saint et de notre cœur coulent vers le monde des fleuves d’eau vive. Le résultat est que quand on a compris ce mouvement très simple, on est au cœur même de la foi chrétienne. Le Pape Léon XII disait que le culte du Cœur de Jésus était la forme de religion la plus estimable. C’est-à-dire que quand on est là on est au cœur même de la foi. Et le Pape Pie XI déclarait que le culte du Cœur de Jésus était la synthèse de toute la religion. On est au centre, en quelque sorte, des choses, dès que nous parlons du Cœur de Jésus. 

             Avant d’aller plus loin, il faut que je reprenne la logique de l’encyclique parce que le Pape a voulu fixer théologiquement le culte du Cœur de Jésus. Il a voulu l’affermir théologiquement. Quand nous parlons du culte du Cœur de Jésus, de quoi parlons-nous ? Il est très important de comprendre cela : nous parlons d’une personne qui s’appelle Jésus-Christ, qui est une personne. Une personne est un être uni, cohérent, unique, absolument unique. Et en même temps une personne humaine est composée d’éléments divers. Par exemple notre corps est composé d’éléments divers : nous avons nos mains, nous avons nos pieds, certains d’entre nous ont des cheveux… Mais il n’y a pas que le corps. Il y a aussi l’intérieur de notre être, c’est-à-dire nos capacités de connaissance : je l’appelle notre intelligence ; et notre décision sur l’action, qu’on appelle la volonté, et la volonté qui est orientée vers l’Amour. Nous sommes des êtres unis, mais composés. Et composés dans un Tout, qui est un tout harmonieux et solide. Le Christ est une personne comme nous, un être absolument unique, et parfaitement cohérent, parfaitement construit. Mais, à notre différence à nous qui ne sommes que des hommes, le Christ est une personne humano-divine. Il a les deux natures de façon complète et plénière : il a la nature divine, il est vraiment le Verbe de Dieu, seconde personne de la Trinité, et son humanité ne réduit pas le Verbe de Dieu. Mais en même temps il est absolument Homme. Il est totalement Homme. Et sa divinité ne réduit pas son humanité. Les deux natures sont plénières. On a dit d’ailleurs que personne n’a été plus homme que le Christ. Il a épousé l’humanité, et non seulement il l’a épousée mais il a exploré l’humanité, il a exploré tous les sentiments du cœur humain, il a été très profondément dans l’humanité.
    foi,sacré cœur,christianisme

             Le Cœur de Jésus, c’est évidemment son cœur de chair, ce cœur qui bat dans sa poitrine, qui a été percé sur la Croix, comme nous tous avons un cœur que nous sentons battre. Mais vous savez aussi que le cœur est un symbole. Le cœur est le symbole du mystère et de l’amour. Quand nous parlons du Cœur de Jésus nous ne parlons pas d’abord prioritairement de son cœur de chair, mais nous parlons aussi des sentiments qui ont habités chez lui. Et les sentiments qui ont habité chez lui sont de deux ordres : il y a les sentiments normaux d’un être humain, les émotions. Par exemple quand on est amoureux le cœur fait « boum boum » ; quand on a peur, le cœur fait « boum boum » aussi. Et il y a aussi la Volonté, cette partie noble de nous-mêmes qui peut être habitée par l’Esprit Saint et qui s’oriente vers l’amour. Quand nous parlons du Cœur de Jésus nous ne parlons pas tellement du cœur de chair qui n’est qu’un symbole, mais nous parlons des sentiments normaux de Son cœur : la tendresse, la joie, la gentillesse, l’affection, la peur, le dégoût, l’impatience, l’amour pour le Père… toutes ces choses-là qui sont dans sa sensibilité et aussi dans son intelligence, l’Intelligence de Jésus, la Volonté de Jésus, la plus noble partie de l’être humain de Jésus qui s’oriente vers le Père. Cela, c’est du côté humain. Mais il est Dieu. Donc nous parlons aussi de l’Amour Divin qui habite Jésus. C’est-à-dire que en Jésus, dit l’encyclique, il y a un triple amour : l’amour divin, puisque la divinité du Verbe n’est pas réduite dans l’humanité de Jésus, et il y a l’amour de sa Volonté avec les sentiments de son Cœur. Je dis cela de façon extrêmement simplifiée, mais ce qu’il faut retenir, comme le dit le Pape Léon XIII cité par le Pape Pie XII, « Il y a dans le Sacré Cœur de Jésus un symbole et une image clairs de l’Amour infini de Jésus-Christ, Amour qui nous pousse à nous aimer les uns les autres. » Ce que je vous ai dit est peut-être un peu compliqué. Mais ce n’est pas moi, c’est le Pape qui est compliqué, je n’y peux rien… On ne corrige pas un Pape. Ce que je voudrais bien vous faire comprendre — écoutez bien parce que c’est important de le comprendre et vous allez le comprendre très bien : nous sommes faits pour l’Amour, vous et moi. Tout notre être est fait pour l’Amour. Il n’y a pas de parties de notre être qui ne soient pas faites pour l’Amour. Notre corps est fait pour aimer et être aimé. On le voit très bien avec un bébé, par exemple : si vous n’aimez pas un petit bébé, il meurt. Le petit bébé n’est pas nourri que de lait. Il est nourri de l’affection d’une maman et d’un papa. Notre corps est donc fait pour être aimé et pour aimer. Notre sensibilité qui est liée à notre corps, est faite pour aimer et être aimée. Notre volonté profonde, le secret de notre cœur est fait pour aimer et être aimé. Est-ce que vous comprenez ?… Nous sommes des êtres d’amour, on est fait pour ça, et souvent on ne le sait pas, on l’oublie, ce qui fait que l’on dérive de façon spectaculaire, surtout aujourd’hui… mais en réalité nous sommes faits pour cela. Un amour qui soit bien placé et qui soit juste. C’est exactement pareil en Jésus-Christ qui est l’Amour même : tout l’être de Jésus symbolisé par son Cœur est un être d’amour. C’est pour cela que cette phrase de Léon XII que je relis est très juste : «  Il y a dans le Sacré Cœur de Jésus un symbole et une image »… Si vous ne retenez de la première partie de cet enseignement qu’une seule chose, retenez ce que je vous dis maintenant : «  Il y a dans le Sacré Cœur de Jésus un symbole et une image clairs de l’Amour infini de Jésus-Christ, amour qui nous pousse à nous aimer les uns les autres ». C’est l’image et le symbole de l’Amour. Un amour qui est un amour miséricordieux, comme le dit très bien le Pape. Un amour lié à ce Cœur de Jésus percé, à ce Cœur de Jésus qui s’est donné entièrement pour sauver les hommes. Tout l’être de Jésus se retrouve dans son Cœur et le Cœur de Jésus a palpité d’amour toute sa vie. Il est avec tous les sentiments en parfait accord les uns avec les autres dans un être qui était très cohérent, très harmonieux, et qui n’était qu’amour. Ce n’est pas la peine que je vous lise les phrases du Pape, surtout que certaines sont un peu compliquées, mais c’est très beau… Cet Amour qu’il y a dans le Cœur de Jésus, qui imbibe le Cœur de Jésus, va le pousser à se donner entièrement. « Il n’y a pas de plus grand amour » dit Jésus à ses Apôtres en célébrant la Cène, « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » ou pour ceux qu’on aime. Comment le Christ va-t-il se donner ? Il va aller jusqu’au bout du don. Il va aller à la mort sur la Croix, qui est une mort cruelle et douloureuse et il va donner la totalité de son corps, la totalité de ses sentiments, la totalité de son être par ce sacrifice. Il n’y a pas une cellule du corps de Jésus, il n’y a pas un recoin de sa psychologie, il n’y a pas une partie de son âme qui n’ait été donné pour nous, par bonté et par amour pour nous. Ce don est complet et absolu. Il se traduit par la mort de Jésus et sa Résurrection glorieuse car la Croix ne se comprend que par la Résurrection. La Résurrection est vraiment l’acte de la joie et de la vie. C’est quand on regarde Jésus ressuscité, comme les Apôtres, comme les Saintes femmes, comme Marie, qu’on est pris par une espèce de tourmente de joie et de bonheur. La mort de Jésus se continue par le don de la vie qui nous est donné au moment de la Résurrection de Jésus et qui va se continuer par le don de l’Esprit à la Pentecôte. Tout cela est rappelé, est rendu actuel — écoutez bien cela — chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie. L’Eucharistie est le mémorial de la mort et de la Résurrection de Jésus.

    foi,sacré cœur,christianisme         Je fais un tout petit cours que peut-être on vous a déjà fait, et qui peut revenir dans ce congrès… Est-ce que vous faites bien la différence entre un souvenir et un mémorial ? Que ceux qui font bien la différence lèvent le doigt… Très bien. Alors je vais continuer pour les autres, d’accord ? Quand Jésus célèbre l’Eucharistie, il dit aux Apôtres : « Faites ceci en mémoire de moi ». Il aurait pu dire, mais il ne le dit pas : « Faites ceci en souvenir de moi ». Le mot qu’il utilise est un mot très précis. Quelle est la différence ? Vous et moi, nous avons des souvenirs que nous fêtons d’ailleurs quelques fois. Le souvenir de votre naissance vous le fêtez le jour de votre anniversaire. Vous fêtez peut-être, j’espère, le souvenir de votre anniversaire de mariage. Les Sœurs fêtent l’anniversaire de leur grand Vœu. Un prêtre se rappelle de l’anniversaire de son ordination sacerdotale et ainsi de suite. Un souvenir est quelque chose qui a eu lieu une fois, cela ne se répète pas. On s’en rappelle mais cela ne se répète pas. Vous êtes né une fois, vous vous en rappelez, c’est fait, non ? Jusque-là vous suivez ?… Le mémorial est absolument différent : il a eu lieu une fois, en effet, dans l’histoire des hommes à un moment précis, mais nous pouvons le rendre absolument présent aujourd’hui. Ou à l’inverse, nous pouvons à travers le temps et l’espace nous rendre présent au mémorial. Exemple : les Juifs pieux célèbrent tous les ans la Fête des Tentes. À Jérusalem, dans les quartiers où se concentrent les Juifs pieux, une fois par an, ils sortent des maisons, ils n’ont pas le droit d’y rentrer, et pendant une semaine ils vivent sous des huttes de branchages. Ils ne rentrent donc pas dans les maisons. Qu’est-ce que cela veut dire ? Ils rappellent, alors écoutez bien cela, ils rappellent sous la forme d’un mémorial la fuite des Hébreux depuis l’Égypte et tout leur passage dans le désert avant d’arriver dans la Terre sainte, dans la Terre promise. Ce n’est pas un souvenir, ils ne font pas le souvenir des quarante ans que leurs ancêtres avaient passés dans le désert. C’est un mémorial, c’est-à-dire que invisiblement ils y sont transportés. C’est comme si invisiblement ils étaient avec leurs ancêtres, ou réciproquement c’est comme si leurs ancêtres invisiblement étaient présents à ce qu’ils font. Eh bien l’Eucharistie est un mémorial, c’est-à-dire que chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie « faites ceci en mémoire de moi » — rappelez-vous les paroles de Jésus redites à la consécration — nous traversons le temps, nous traversons l’espace, et c’est comme si vous et moi sur un registre différent nous étions présents le soir de la Cène quand Jésus célèbre la Pâque. Et la Pâque de Jésus concentre, en quelque sorte, tout le Mystère pascal, en tout cas la Cène concentre tout le Mystère pascal, ce qui veut dire que quand nous célébrons l’Eucharistie nous célébrons la mort de Jésus et nous célébrons aussi sa Résurrection. Mais on ne la refait pas, cela a eu lieu une fois. C’est comme si nous étions présents. Ou à l’inverse, on peut le dire de façon tout à fait inversée mais c’est la même chose : Jésus est présent, là, au milieu de nous. Est-ce que vous comprenez cela ? Et c’est cela qui est prodigieux à la messe. C’est prodigieux parce qu’une seule fois un sacrifice parfait a été célébré, par un prêtre parfait qui est Jésus, sur un autel parfait qui est l’autel de son corps, une seule fois dans l’histoire de l’humanité un acte absolument parfait a été fait par un être qui était à la fois un homme et un dieu. C’est toute l’Épître aux Hébreux. Si vous voulez approfondir ce que je dis, relisez simplement l’Épître aux Hébreux qui explique cela très bien. Une fois cela a été fait, mais chaque fois que nous célébrons la messe nous sommes unis à Jésus. Et, entre parenthèses, c’est pour cela que le prêtre célèbre in personna Christi, dans la Personne du Christ : cela veut dire que quand nous disons « ceci est mon corps » et« ceci est mon sang » ce n’est pas le prêtre qui le dit, c’est le Christ qui le dit à travers la bouche du prêtre. C’est très impressionnant de penser cela. Parce que toute la spiritualité sacerdotale part de là. C’est vous dire l’importance de l’Eucharistie comme mémorial. Et quand nous adorons l’Hostie, l’hostie est le prolongement en quelque sorte de la célébration eucharistique. C’est-à-dire que le corps de Jésus présent dans l’hostie, c’est ce corps qui est né de Marie, ce corps qui a souffert à la Passion, ce corps qui est mort et c’est ce corps qui est ressuscité. C’est donc le corps de Jésus mort et ressuscité que nous avons là devant nous. Et c’est ce Jésus qui est là dans l’Eucharistie qui nous dit qu’il n’est qu’Amour, qu’il a tout donné aux hommes, et que de la plupart il ne reçoit que des ingratitudes et des irrévérences et qui dit à Marguerite-Marie : «  Mais toi du moins veux-tu me faire ce plaisir de suppléer à… ? ». C’est pour cela que l’Encyclique Haurietis aquas a un passage sur l’Eucharistie qui n’est pas très long et que je vais vous lire, parce que c’est la continuation même, la mise en application du culte du Cœur de Jésus, la contemplation de l’Eucharistie. Voilà ce que dit le Pape Pie XII :

             « Qui pourrait décrire dignement les sentiments dont était imprégné le Cœur Divin (de Jésus), indice de son Amour infini, au moment où il se donnait lui-même aux hommes dans le Sacrement de l’eucharistie où il leur donnait sa Mère très sainte et nous faisait participer à la charge sacerdotale. Avant de partager la dernière Cène avec ses disciples, le Christ notre Seigneur qui savait qu’il devait instituer le sacrement de son Corps et de son Sang, par l’effusion duquel une Nouvelle Alliance devait être scellée, sentit son Cœur s’animer de sentiments ardents qu’il exprima à ses Apôtres par ces paroles : « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ». Ses sentiments ont sans doute été plus ardents encore lorsqu’il prit du pain et après avoir rendu grâce il le rompit et le leur donna en disant : « Ceci est mon corps donné pour vous, faites ceci en mémoire de moi ». Et pareillement pour la coupe après qu’ils eurent soupé en disant : « Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon Sang répandu pour vous ». On peut donc affirmer que la Divine Eucharistie en tant que sacrement par lequel il se donne aux hommes et sacrifie, et pour lesquels ils s’immolent perpétuellement, ainsi que le sacerdoce, sont des dons du Cœur très Sacré de Jésus. »

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             Je pense que vous avez compris… Jésus est réellement présent dans l’Hostie. Il nous unis tous les jours quand nous célébrons l’Eucharistie de vous et nous [i], et qu’on l’adore dans le Saint-Sacrement à sa Passion et à sa Résurrection. Il envoie l’Esprit Saint sur ceux qui le regardent et sur ceux qui le prient. La grande douleur du Cœur de Jésus, comme il le disait à Marguerite-Marie, c’est justement de ne pas être aimé, et donc, du coup, la grande joie de Jésus c’est d’être aimé dans l’Eucharistie. Parce qu’il ne faut pas s’arrêter à la plainte. Quand on a de grandes douleurs, quelque part, quand elles sont compensées, on a de grandes joies. Si nous aimons Jésus, nous suppléons, nous compensons, nous remplaçons ceux qui ne l’aiment pas et donc nous donnons au Cœur de Jésus une joie vraiment extraordinaire. C’est très beau. Le Pape dit que Marguerite-Marie n’a rien apporté de nouveau à la doctrine catholique mais elle a permis de préciser, d’une certaine façon, toute la doctrine de l’Église catholique et en particulier cet amour de l’Eucharistie. Le Pape, dans la dernière partie de son encyclique, rappelle une phrase de Léon XIII : « L’acte d’Amour suprême par lequel notre Rédempteur, répandant toutes les richesses de son Cœur afin de demeurer avec nous jusqu’à la fin des siècles, institua l’adorable Sacrement de l’Eucharistie ». Vous voyez ?… Il dit que ce n’est pas une part minime de son Cœur qu’il a tiré de l’Eucharistie. L’Eucharistie est vraiment le Sacrement de la grande Charité de Jésus pour les hommes. Ça va ? Vous êtes encore là ? Vous ne sortez pas parce qu’il pleut, hein… Il est possible que dans ce que je vous ai dit là il y ait des choses un peu complexes pour certains. Ne vous cassez pas la tête, balayez cela, quand vous sortirez de la tente, que vous aurez un temps d’Adoration, dites-vous simplement : « Qu’est-ce que je retiens ? ». Dans un enseignement il y a toujours quelque chose à retenir. Dites-vous : « Qu’est-ce qui m’a touché le plus dans ce que j’ai entendu là ? », et laissez le reste. C’est par là que Dieu veut vous parler.

     

             Maintenant, je passe à la deuxième partie de cet enseignement. Puisque nous parlons des papes et du Cœur de Jésus, je voudrais vous parlez de saint Jean XXIII qui a énormément aimé le Cœur de Jésus. D’ailleurs, peu après son ordination sacerdotale, il est venu ici en pèlerinage à Paray-le-Monial, et il y est revenu ensuite trois fois étant Nonce, dont une fois plus solennelle que nous avons commémorée par une plaque qui est à l’entrée du Parc des Chapelains. Vous savez que Jean XXIII n’a pas écrit de document particulier ni sur l’Eucharistie, ni sur le Cœur de Jésus, en tout cas pas de document exceptionnellement solennel. Mais il a écrit un journal qu’on a retrouvé après sa mort, qu’on appelle « Le journal de l’âme ». Ce journal est le compte-rendu des retraites qu’il a faites dans sa vie, et il se livre en quelque sorte à lui-même, il écrit pour lui-même les sentiments de son cœur. C’est très touchant parce qu’on voit un homme qui est habité par l’amour du Cœur de Jésus. Je vais vous lire quelques passages et j’en ferai un commentaire tout simple.

    foi,sacré cœur,christianisme         Je vais partir des passages sur le Sacré Cœur et je dériverai après vers des passages qui concernent le Saint Sacrement. Vous allez voir c’est très lié chez lui. Le premier passage que nous ayons, chronologiquement, est une retraite qu’il a faite quand il était séminariste à Rome, au séminaire romain. Il dit ceci : « Pour me préserver du péché, et ne pas me laisser courir trop loin de Lui (de Dieu), Dieu s’est servie de la dévotion au  Saint Sacrement et au Sacré Cœur de Jésus. » Vous trouvez les deux unis. « Cette dévotion devrait être toujours l’élément le plus efficace de mon progrès spirituel. Je m’efforcerai de la pratiquer de telle manière que mon amour et ma tendresse pour le Divin Cœur de Jésus présent dans le Saint Sacrement vivifie tout mon être, mes pensées, mes paroles, mes actions et se manifeste dans tous mes actes. Donc union la plus possible avec Jésus, comme si ma vie devait se passer entièrement devant le Tabernacle. ». Vous ne trouvez pas cela fort ? C’est puissant comme texte. Là il a vingt ans. Il dit : « …comme si toute ma vie devait se passer devant le Saint Sacrement ». Il n’était pas appelé à une vocation contemplative. Je crois qu’il s’est posé la question à un moment donné… Il était appelé à une vocation de prêtre diocésain. D’ailleurs qui ne s’est pas du tout déroulé comme il le pensait… Mais, ce qui était important pour lui, c’était d’être uni au Cœur de Jésus et son union avec le Cœur de Jésus était liée à son union à l’Eucharistie.

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              Alors, un peu de temps se passe, il est toujours au séminaire, mais un peu plus âgé. Il fait une autre retraite et il dit ceci : « Aujourd’hui, tout ce qui regarde le Sacré Cœur de Jésus me devient familier et doublement cher. » Il avait vraiment intégré à l’intérieur de sa vie tout ce qui concernait le Cœur de Jésus. D’ailleurs je crois qu’il a fait partie d’une société de prêtres dédiée au Cœur de Jésus. « Il me semble que ma vie est destinée à se dérouler à la lumière qui rayonne du Tabernacle et que je dois trouver dans le Cœur de Jésus la solution de toutes mes difficultés. Il me semble que je serais prêt à donner mon sang pour le triomphe du Sacré Cœur. Mon désir le plus ardent est de pouvoir faire quelque chose pour ce cher objet de mon amour. » C’est-à-dire, c’est Jésus. Il était prêt à donner sa vie pour Jésus. Et il aurait voulu en quelque sorte faire comme sainte Marguerite-Marie qu’il cite, à qui Jésus disait : « Je t’ai choisie pour révéler les merveilles de mon Cœur parce que tu es un abîme d’ignorance et de misère. » Et ça l’a encouragé beaucoup d’entendre cela. Parce qu’il se disait : « Si le Christ a dit cela à Marguerite-Marie et si elle est sainte, alors, moi qui suis un abîme d’ignorance et de misère, après tout, je peux devenir saint moi aussi. » Et donc il disait : « Je veux servir le Sacré Cœur de Jésus aujourd’hui et à jamais. Je veux que ma dévotion au Cœur caché dans le Sacrement d’Amour soit le thermomètre de tout mon progrès spirituel. L’essentiel de mes résolutions de cette retraite consiste à vouloir faire tout ce que j’ai noté jusqu’ici, en union intime avec le Sacré Cœur de Jésus dans le Saint Sacrement. » Il disait qu’il voulait être littéralement anéanti dans le Cœur de Jésus. Alors c’est très beau, vous voyez, de mettre son cœur dans le Cœur de Jésus. De mettre notre petit cœur, notre cœur blessé, fripé, pécheur, pas toujours propre… de le mettre dans le Cœur même de Jésus. Ce qui est incroyable c’est que c’est possible. Il y a des saints auxquels le Seigneur l’a fait physiquement et c’est un symbole pour nous. Cela veut dire que simplement nous les hommes, nous les pauvres chrétiens qui sommes là sous cette tente, en commençant par moi, qui sommes des hommes tellement limités et tellement pauvres… Il est possible en réalité que nous placions notre cœur à l’intérieur même du Cœur de Jésus et que le Cœur de Jésus batte à l’intérieur de nous.

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         Ensuite, troisième passage, là nous sommes en 1907, et Monseigneur XXIII, qui n’est pas encore Monseigneur d’ailleurs, l’abbé XXIII… L’Abbé XXIII ! L’abbé Roncalli ! — Seigneur, qu’est-ce que je raconte ?… — L’abbé Roncalli ! — n’importe quoi… on devrait créer une confrérie de gens qui s’appelleraient les historiens pour vérifier… — (Rire de l’assemblée). L’abbé Roncalli est devenu secrétaire de l’évêque de Bergame, qui s’appelle Radini-Tedeschi. Ce n’était absolument pas ce qu’il avait prévu, cela… Il fait une retraite et il dit ceci… D’abord il s’aperçoit que sa vie n’est pas du tout comme ce qu’il avait programmé… Mais il dit ceci : « Au cours de cette retraite j’ai éprouvé un grand élan pour la dévotion au Saint Sacrement et au Sacré Cœur de Jésus. Cette dévotion a été tout pour moi. Maintenant que je suis prêtre je dois être tout pour elle. Le Tasse, » qui est un grand écrivain italien, « disait : « De l’âme éprise de Dieu, elle va avec Lui, elle vient avec Lui, est toujours avec Lui. » Voilà comment doit être ma vie : toute tournée devant le Saint Sacrement. La dévotion au Saint Sacrement et au Sacré Cœur doit inspirer toute ma vie, mes pensées, mes sentiments, mes actions… en sorte que je ne vive que pour elle et en elle. » Vous voyez, c’est beau ! Il veut vraiment être uni à Jésus par son Sacré Cœur, dans l’Eucharistie. La retraite suivante est beaucoup plus tard, en 1931, en Turquie. À l’époque il est nonce en Bulgarie et en Turquie. 1931 n’est pas une période facile. Il s’isole pour faire une retraite pendant l’octave de la Fête du Sacré Cœur et il dit ceci : « Comme elle me plaît, la pensée de saint Augustin qui appelle le Cœur de Jésus “la porte de la vie“. «  C’est magnifique : le Coeur de Jésus est la porte de la vie. « On trouve parfois que dans le développement de la dévotion au Sacré Cœur au cours des dernières années, on a été aux limites de l’exagération… » Il y a eu des excès, cela ne fait aucun doute, dont on a beaucoup souffert après. « Mais si le Cœur de Jésus est vraiment la porte il n’y a rien de trop exagéré. Il faut passer par là à tout prix pour entrer et pour sortir et moi je veux passer par là. Une autre pensée me donne grande confiance. Elle est de saint Bernard, dans l’Office du Sacré Cœur : « Où notre faiblesse trouve-t-elle la sécurité et le repos sinon dans les plaies du Seigneur ? L’univers chancelle, le corps pèse de tout son poids, le Diable tend ses pièges, je ne tombe pas car je suis campé sur un roc solide, j’ai commis quelque péché grave, ma conscience se trouble, mais ne perd pas courage puisque je me souviens des plaies du Seigneur. Le secret de son Cœur paraît à nu dans les plaies de son corps. » Vous voyez cet amour du Cœur de Jésus, en Bulgarie, là, montre vraiment sa confiance dans l’amour de Jésus, dans son Cœur.

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              La dernière retraite en Turquie, dans laquelle il parle du Cœur de Jésus, s’est passée en 1937, avant la guerre. Il dit ceci : « Je veux être un homme de l’Eucharistie (vir eucharisticus), je veux l’être vraiment ». Il explique qu’il a une vie difficile, parce que comme nonce il est très occupé, et il n’a à lui que deux heures de tranquillité par jour, entre 22h et 24h. C’est donc à ce moment là qu’il veut être, en quelque sorte, uni au Cœur de Jésus. Ensuite il a été nonce en France et a continué à faire des retraites dans lesquelles il parle aussi du Cœur de Jésus, de cet amour du Cœur de Jésus et de ce que cela lui a donné dans la vie. C’est très beau. On sent qu’il y est extrêmement attaché. Je ne veux pas rentrer dans les détails par rapport à Jean XXIII aujourd’hui, parce que tout à l’heure en relisant ces textes pour préparer cet enseignement, ce qui m’a touché à travers ces textes c’est le cœur de cet homme, Jean XXIII. Parce que je trouve qu’il nous livre son cœur. Ce sont des notes de retraite, donc ce ne sont pas des enseignements. Dans des notes de retraite qui ne sont que pour soi, on peut parler de soi, il faut parler de soi, il faut aller jusqu’au bout de ce qu’on peut dire. Il n’avait pas du tout écrit cela pour que ce soit publié, il n’a pas pensé un instant qu’il serait pape. D’ailleurs, quand il est à Paris, c’est assez drôle… il dit qu’il est indifférent à toute forme d’avancement ou d’honneur. Alors, du coup, comme il était indifférent, Dieu s’en est servi et l’a fait Pape. Il ne s’en ait pas glorifié, vous voyez. Ce qu’il y a de très beau dans le témoignage de Jean XXIII c’est précisément le cœur de cet homme. Et je trouve que c’est très intéressant de citer ces deux papes, Pie XII et Jean XXIII, l’un après l’autre. Parce que Pie XII est un intellectuel, il donne un texte très beau et très fort, il se livre à travers ce texte qui suit une continuité remarquablement bien faite. Jean XXIII c’est tout à fait différent : il ne fait pas d’enseignement, il livre son cœur, il donne son cœur, il expose son cœur à lui-même, mais mystérieusement à nous aussi. Dont nous bénéficions, nous qui sommes sous cette tente, là, ce soir. De ce cœur de cet homme qui était un homme bon, qui est devenu un saint, qui ne se prenait pas pour un aigle, qui ne passait pas pour un aigle. C’est un homme qui n’a pas été estimé. Quand il était nonce en Turquie on ne pensait pas que c’était un modèle. On l’a envoyé en France parce que la situation était très difficile, en 1944, et on pensait qu’il allait arranger les affaires en urgence, ce que d’ailleurs il a fait… Le nonce en France est automatiquement nommé cardinal… il est devenu cardinal… Comme il fallait en faire quelque chose on l’a mis sur le siège de Venise, mais il ne passait pas pour un génie. Et voilà qu’il est devenu pape et qu’il a changé le cours de l’Histoire. Pourquoi ? Parce que c’était un cœur pur. C’était un petit, c’était un cœur pur, c’était un homme bon. Et cette bonté, il l’a puisée où ? Pas dans son intelligence. Ce n’est pas qu’il était sot, c’était un homme très cultivé. Mais il a puisé, tout simplement, dans l’amour du Cœur de Jésus, qu’il contemplait dans l’Eucharistie. Il a aspiré, en quelque sorte, l’amour du Cœur de Jésus qui venait à l’intérieur de son propre cœur. Ça va ? Vous voyez, donc, c’est beau de voir ces deux papes l’un après l’autre, très différent l’un de l’autre, et qui pourtant nous parle de l’Amour de Dieu.

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             Je vais terminer en nous lisant une prière de Jean XXIII. Une prière à Jésus dans le mystère de l’Eucharistie. Il l’a probablement écrite assez tard, probablement même étant pape :

             « Ô Jésus, voyez la prière qui s’élève plus intense et émue en ce jour de chaque autel et de chaque cœur de chrétien », (c’était la fête Dieu, la fête du Saint Sacrement), « Ô Jésus, regardez-nous de votre Sacrement tel que vous invoque le docteur angélique saint Thomas et avec lui la sainte Église. Ô Jésus Bon Pasteur, voici votre troupeau, le troupeau que vous avez rassemblé des quatre coins de la Terre, le troupeau qui écoute votre parole de vie et se propose de la garder et de la mettre en pratique, de la répandre, c’est le troupeau qui vous suit docilement, Ô Jésus, et qui sera si heureux de voir » (au Concile œcuménique qu’on allait réunir juste après) « le reflet de votre aimable visage, sur celui de votre Église, la Mère commune qui ouvre à tous ses bras et son cœur et qui avec émotion et confiance attend tous ses évêques » (là on voit bien qu’il a rédigé étant Pape) « Ô Jésus, Nourriture substantielle des âmes, ce peuple immense accourt vers vous, il veut répondre à sa vocation humaine et chrétienne avec une nouvelle ardeur, une nouvelle vie intérieure, disposé au sacrifice dont vous avez donné en paroles et en actes un exemple inimitable. Vous avez précédé chacun de nous Christ Jésus, qui êtes notre Frère aîné, vous avez pardonné les fautes de chacun, tous et chacun vous nous appelez à donner le témoignage d’une vie plus noble, plus convaincue, plus active. Ô Jésus, vrai Pain, unique et seule nourriture substantielle des âmes, rassemblez tous les peuples autour de votre table, elle est une divine réalité sur la Terre, un gage de faveur céleste, la garantie de bonne entente dans la justice entre les peuples et de pacifique compréhension pour le véritable progrès de la civilisation. Nourris pas vous et de vous, Ô Jésus, les hommes seront forts dans la foi, joyeux dans l’espérance, actifs dans les multiples applications de la charité. Les volontés sauront résister aux assauts du Mal, aux tentations de l’égoïsme, à la lassitude et à la paresse. Et aux yeux des hommes droits et craignant Dieu, apparaîtra la vison de la Terre des Vivants dont le cheminement de l’Église militante veut être l’image en faisant retentir dans le monde entier les premiers échos mystérieux et ineffables de la Cité de Dieu. Oui, Ô Jésus, soyez notre pasteur et notre protecteur, faites-nous connaître le bonheur dans la Terre des Vivants. Amen. Alleluia. »

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             Je relis cette dernière phrase, frères et sœurs, qui est tellement belle : « Oui, Ô Jésus, soyez notre pasteur et notre protecteur, faites-nous connaître le bonheur dans la Terre des Vivants. Amen. Alleluia. »

     

    Père Bernard Peyrous

            


    [i] L’assemblée et les prêtres.

     

    Retranscription effectuée pour La Vaillante
    par le podcast de réécoute de Radio Notre-Dame

    Illustration & photographies :
    Sanctuaire de Paray-le-Monial

     

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  • Marguerite-Marie Alacoque et la sainte Eucharistie

    Église St André Montreuil (93).jpg            « Qu’y a-t-il de plus obéissant que mon Jésus en la sainte Eucharistie ? où il se trouve à l’instant que les paroles sacramentelles sont prononcées, que le prêtre soit bon ou mauvais, ou quel usage qu’il en veuille faire, souffrant d’être porté en des cœurs souillés de péchés dont il a tant d’horreur. De même, à son imitation, il veut que je m’abandonne entre les mains de mes supérieures, quelles qu’elles puissent être, pour disposer de moi à leur gré sans que je témoigne la moindre répugnance, pour contraire à mes inclinations que cette disposition m’arrive, parce que je veux, toute ma vie, aller au rebours d’icelles, disant au fort de mes répugnances : Mon jésus a été obéissant jusqu’à la mort de la Croix, je veux donc obéir jusqu’au dernier soupir de ma vie, pour rendre hommage à l’obéissance de Jésus en l’hostie, dont la blancheur m’apprend qu’il faut être une pure victime pour lui être immolée, sans tache pour le posséder, pure de corps, de cœur, d’intention, d’affection ; et pour se transformer toute en lui, il faut mener une vie sans curiosité, d’amour et de privation, me réjouissant de me voir méprisée et oubliée, pour réparer l’oubli et le mépris que mon Jésus reçoit dans l’hostie.

                Mon silence intérieur et extérieur sera pour honorer le sien. Lorsque je parlerai, ce sera pour rendre hommage à cette parole du Père, ce Verbe divin qui est caché dans l’hostie.

                Lorsque j’irai prendre ma réfection, je l’unirai à cette nourriture divine dont il substante nos âmes dans la sainte Eucharistie, lui demandant que tous les morceaux soient autant de communions spirituelles qui m’unissent et me transforment toute en lui-même.

                Mon repos sera pour honorer celui qu’il prend dans l’hostie ; mes peines et mortifications, pour réparer les outrages qu’il reçoit dans la sainte hostie.

               J’unirai toutes mes oraisons à celles que le sacré Cœur de Jésus fait pour nous dans l’hostie ; de même, l’office divin, aux louanges que ce Cœur adorable y donne à son Père éternel, et en faisant la génuflexion, je penserai à celles que l’on lui faisait par dérision en sa Passion, et je dirai : Que tout fléchisse devant vous, ô grandeur de mon Dieu, souverainement abaissé dans l’hostie ! Que tous les cœurs vous aiment, que tous les esprits vous adorent et que toutes les volontés vous soient soumises ! Et en baisant terre, je dirai : C’est pour rendre hommage à votre grandeur infinie que je baise terre, en confessant que vous êtes tout, et que je ne suis rien. En tout ce que je ferai ou souffrirai, j’entrerai dans ce sacré Cœur pour y prendre ses intentions, pour m’unir à lui et pour demander son secours. Après chaque action, je l’offrirai à ce divin Cœur pour réparer tout ce qu’il y trouvera de défectueux, surtout mes oraisons.

                Lorsque je commettrai des fautes, après les avoir punies sur moi par pénitences, j’offrirai au Père éternel une des vertus de ce divin Cœur pour payer l’outrage que je lui aurai fait, afin d’acquitter ainsi peu à peu ma dette ; et le soir je mettrai dans cet adorable Cœur tout ce que j’aurai fait le jour, afin qu’il purifie ce qu’il y aura d’impur et d’imparfait dans mes actions, pour les rendre dignes de les lui approprier et de les mettre dans son divin trésor, lui laissant le soin de disposer de tout selon son désir ; ne me réservant que celui de l’aimer et le contenter, puisqu’il m’a fait entendre que je ne dois avoir de prétention en tout ce que je pourrai faire ou souffrir, l’ayant sacrifié au bien et en faveur de la Communauté.

                Après tout ce que je viens de dire, je frémissais de crainte de ne le pouvoir mettre en pratique, et comme j’allais à la sainte communion, il me fit entendre qu’il venait lui-même imprimer dans mon cœur la sainte vie qu’il mène en l’Eucharistie, vie toute cachée et anéantie aux yeux des hommes, vie de mort, de sacrifice, et qu’il me donnerai la force de faire ce qu’il désirait de moi. »

     

    Marguerite-Marie Alacoque
    « Retraite de 1684 » (1684)
    in « Vie et œuvres de sainte Marguerite-Marie Alacoque » tome 2
    Éditions Saint-Paul, 1991
        

     

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    Vitrail Saint-André de Montreuil (93)

     

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  • Un de ces centres d’où l’amour et la grâce du Seigneur rayonnent mystérieusement mais réellement sur votre cité

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    Plaque de marbre aux lettres d’or gravée
    Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre

     

    « … Nous sommes à Montmartre,
    dans la Basilique du Sacré-Cœur,
    consacrée à la contemplation de l’amour du Christ
    présent dans le Saint-Sacrement.

     

    Ce mystère de l’amour du Christ, nous ne sommes pas
    appelés à le méditer et à le contempler seulement :
    nous sommes appelés à y prendre part. C’est le mystère
    de la Sainte Eucharistie, centre de notre foi, centre
    du culte que nous rendons à l’amour miséricordieux
    du Christ manifesté dans son Sacré-Cœur, mystère qui
    est adoré ici nuit et jour, dans cette Basilique, qui
    devient par là-même un de ces centres d’où l’amour et
    la grâce du Seigneur rayonnent mystérieusement
    mais réellement sur votre cité, sur votre pays et sur
    le monde racheté (…) »

     

    Jean-Paul II au soir du dimanche 1er juin 1980

    « Je vous confesse que cette visite est un instant
    privilégié pour moi et pour toute ma vie.
     »

     

    PapeJPII Montmartre.jpg

    (Voir la Méditation intégrale du Pape Jean-Paul II

    Canonisation du 27 avril 2014,
    Fête de la Miséricorde Divine
    Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre)

     

     

     


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  • La construction de cet édifice demandé par Dieu à la France a été décidée par un vote de l'ASSEMBLÉE NATIONALE

    Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre

    Inscription sur un pilier de la Basilique :

    Paray-le-Monial 1689

    Extrait de la lettre CIV de sainte Marguerite-Marie Alacoque :

    Marguerite-Marie Alacoque Clignancourt.jpg

     

    « Le Père Éternel voulant réparer les amertumes et angoisses que l'Adorable Cœur de son divin fils a ressenties parmi les humiliations et outrages de sa Passion veut un édifice où serait le tableau de ce divin Cœur pour y recevoir consécration et hommages. »

     

     La construction de cet édifice demandé par Dieu à la France a été décidée par un vote de l'ASSEMBLÉE NATIONALE

    le 23 juillet 1873
    à la majorité de 244 voix.

     

    Vitrail de Lorin, années 30
    Notre-Dame-de-Clignancourt

    UNE ADORATION DE LA SAINTE EUCHARISTIE

     Dieu qui simplifie tout

    simplifie-moi

    Eucharistie

    Offrande sainte de Dieu

    Par laquelle je touche à Ta Présence

    Rends-moi pure

    Simplifie-moi

    Hostie sainte sertie dans l’Ostensoir du Saint-Sacrement

    Tu es l’Essence de ma foi

    Sa fin et son commencement

    Ô disque pur

    Cœur de Dieu

    Plexus solaire d’où rayonne l’Amour divin

    Lumière-source de toute Miséricorde

    Durée éternellement présente fixée à la Blancheur

    Où le spectre entier des couleurs est résumé

    Touché de Dieu inaltérable

    Qu’aucune prière n’usera jamais

    Cercle chéri de l’abnégation

    Comblé de Toi qui demeure partout

    Et que rien ne peut contenir

    Ô Christ

    Ta Passion est donnée en ce disque parfait

    Le Sang et l’Eau de Ton Côté

    Nourrissent sans cesse

    Ton Corps saint

    Corps du Christ pure offrande

    Qui ne tarit jamais

    Abreuve-moi

    Laisse se répandre en moi l’eau éternelle du Baptême

    Que chacun de mes membres et toute cellule

    Vivent de Toi

    Que mes organes et toute âme

    Soient drainés de Toi

    Que ma peau et tout muscle

    Respirent en Toi

    Par Toi et pour Toi

    Que mon être entier exulte

    Et s’accomplisse en Toi

    Ô

    Lettre parfaite

    Imprononçable à mon cœur de femme

    Ô

    Toi que j’aime pourtant

    Et aspire à aimer de toute mon âme

    Ô Jésus

    Dieu qui te fis lumière et chair

    Verbe venu au secours de mon imperfection

    Hostie sainte sertie dans l’Ostensoir du Saint-Sacrement

    Sacré-Cœur de Jésus résumé en Cela

    Tu m’attires à Ta Résurrection

    Vers laquelle je tends tout mon être éploré

    Laisse-moi toucher la frange du Salut

    Laisse-moi goûter à la beauté de Ton Visage

    Jésus !

     Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
    sa. 12 avril 2014, veille des Rameaux
    Sandrine T.

                                                  

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  • Par sa nature et par sa vocation la France était prédestinée à posséder d'une manière spéciale et plus intime le Cœur royal de son Christ

    [Retrouvez la page enrichie LA FRANCE & LE SACRÉ CŒUR]

     

    StLongin BibleHistorialeXIIIèGuiarddesMoulins.jpgBible historiale XIIIème siècle - Guiard des Moulins

    «          Par sa nature et par sa vocation la France était pré-destinée à posséder d'une manière spé-ciale et plus intime le Cœur royal de son Christ.

    Ce Cœur de Jésus-Christ est le foyer et le symbole de son amour : amour ardent, généreux, magnanime jusqu’à la mort. Or, c’est l’amour surtout, qui parle à l’âme française. On ne gouverne guère le Français par la seule force ; on ne le fait pas agir ou combattre par contrainte : bientôt il brise le joug, et foule aux pieds son tyran quel qu’il soit. Au contraire, prenez-lui le cour ; passionnez-le pour un noble but, pour une idée désintéressée, montrez-lui l’exemple du sacrifice, qu’il se sente aimé : il n’est pas d’effort qu’on puisse obtenir de lui, son élan est irrésistible, son courage indomptable ; son dévouement ne connaît plus de bornes.

    Aussi, dès que Jésus-Christ, dans sa beauté et son amour, se fut révélé à Clovis, et que les francs, d’enthousiasme, eurent conclu avec lui au baptistère de Reims leur pacte d’alliance, il s’établit entre la France et son divin Roi un courant de mutuelle confiance, un perpétuel échange de faveurs et de services, une étroite solidarité d’intérêts et d’aspirations, tels que l’histoire d’aucun peuple n’offre rien de comparable. Voilà ce qui devait amener, dans le cours des âges, une manifestation de plus en plus éclatante du Sacré Cœur de Jésus, manifestation qui atteint aujourd’hui son apogée [nous sommes en 1892], et dont nous espérons pour notre pays des bienfaits toujours plus magnifiques. 

    Carte La France du Sacré Cœur.jpg Carte tirée de l'ouvrage La France et le Sacré Cœur
    du P. Victor Alet de la Compagnie de Jésus
    Paris, D. Dumoulin et Cie, Imprimeurs-Éditeurs, 1892
    Cinquième édition

     

    Le Père Félix[i] a bien mis en lumière ces providentielles harmonies entre le Cœur de Jésus et la nature et les destinées de la France. Ce que Notre-Seigneur attendait, avant tout, du peuple qu’il choisirait pour lui donner son divin Cœur, à la charge d’en propager le culte et d’en affermir le règne, c’était une puissance de prosélytisme capable de tous les dévouements. Or, où a trouver plus prompte, plus irrésistible, que dans notre patrie ? Le Français est d’une nature tellement expansive, qu’une fois en possession d’une idée, bonne ou mauvaise, il est tourmenté du besoin de la communiquer. La semence qu’il a reçue, semence de vie ou de mort, il faut qu’il la confie à tous les souffles qui passent, pour la disperser au-delà de ses frontières. Ne lui demandez pas de garder pour lui la vérité ou l’erreur dont il est dépositaire : non, il faut qu’avec lui on adore, ou qu’avec lui on blasphème ; et que, selon la nature des dons qu’il présente au monde, il en devienne le sauveur ou le fléau. L’apostolat du bien, le prosélytisme du mal, c’est sa passion, c’est sa vie. Et pour servir ce besoin d’expansion, le Français possède un merveilleux organe, une langue nette et précise, lumineuse et persuasive, envahissante et dominatrice, dont tous, amis et ennemis, subissent l’ascendant. 

    Cathédrale StÉtienne Bourges 18.jpgVitrail Baie 6 Cathédrale Saint Étienne de Bourges (18) 

    Il faut compléter ces réflexions en replaçant dans leur glorieux cadre historique les révélations de Paray-le-Monial. C’est qu’en effet, à cette influence du caractère et de la langue s’ajoutait alors la prépondérance irrésistible que la France tirait de sa situation politique. C’était l’apogée du grand règne ; la voix de Louis XIV était écoutée avec respect dans le conseil des rois ; il maintenait encore sur tous les champs de bataille la supériorité de ses armées, et ses flottent victorieuses portaient sur tous les rivages le prestige de nom français. Nos colonies étaient florissantes, nos missionnaires partout ! Au Canada et à Saint-Domingue, dans les Indes orientales et en Chine, dans les Échelles du Levant, la religion du grand roi était en honneur,  et à Stamboul même, le sultan avait des égards pour l’ambassadeur qui représentait la France. Enfin, dans toutes les factoreries de la Méditerranée, en Égypte et en Syrie, dans la Palestine et sur le mont Liban, dans toutes les îles de la Grèce, les Francs reprenaient l’influence que le temps leur avait enlevée, ils reconstituaient, au profit de leur patrie et de leur foi, les vieil héritage des croisades.

    On conçoit dès lors que Notre-Seigneur ai fait à une cité française la révélation de son amour, et qu’il ait choisi pour évangéliste de son Cœur une Française, pour son premier apôtre un Français. Mais il voulut les prendre dans la vie religieuse : Marguerite-Marie, au sein d’un Ordre si éminemment français qu’on ne peut nommer ses fondateurs, François de Sales et Françoise de Chantal, sans faire résonner le nom même de la France, et Claude de la Colombière, membre de cette Compagnie de Jésus, qui, cosmopolite par son recrutement, n’en est pas moins française par sa naissance : Montmartre fut son berceau. »


    Extrait de La France et le Sacré Cœur
    du P. Victor Alet de la Compagnie de Jésus
    Paris, D. Dumoulin et Cie, Imprimeurs-Éditeurs, 1892
    Cinquième édition

     


    [i] La France devant le Sacré Cœur, discours prononcé à Paray-le-Monial, le 20 juin 1873, dont nous donnons ici un résumé.

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  • Messe pour la France au Sacré-Cœur de Montmartre tous les jeudis 18h

    StLongin BibleHistorialeXIIIèGuiarddesMoulins.jpg[Retrouvez la page enrichie LA FRANCE & LE SACRÉ CŒUR]

    Depuis les Veillées pour la Famille des 23 mars & 25 mai 2013, La Vaillante s'est attachée à prier pour La France à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre - Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique & de la Miséricorde Divine. Le 25 mai, le Père Bernard Peyrous (auteur de Connaître & aimer son pays, & postulateur de la cause de béatification de Marthe Robin) nous rappelait la vocation de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, le Vœu National pour laquelle elle a été construite : prier pour la France. Depuis 40 ans, on n'avait prié pour la France aussi ardemment, "grâce" aux lois à l'encontre de la famille actées en 2013.
    Aussi, voici la première chose importante que je vous communique sur cette page : tous les jeudis, à 18h30, est célébrée une messe pour La France à la 
    Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, en présence du Recteur & des Bénédictines, et précédée des Vêpres, à 18h. La litanie des Saints de France en assurant la transition.  

    Carte La France du Sacré Cœur.jpg Carte tirée de l'ouvrage La France et le Sacré Cœur
    du P. Victor Alet de la Compagnie de Jésus
    Paris, D. Dumoulin et Cie, Imprimeurs-Éditeurs, 1892
    Cinquième édition

     

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